Crise « existentielle » de l’acier et de la chimie en Europe : Paris presse Bruxelles d’agir

Par Epoch Times avec AFP
4 juillet 2025 16:16 Mis à jour: 4 juillet 2025 16:17

Paris s’est inquiété vendredi de l’inaction de la Commission européenne pour défendre les industries sidérurgique et chimique du Vieux continent, qui traversent une « crise existentielle » et nécessite, selon le gouvernement, une réaction  « comparable à la crise des subprimes pour l’industrie financière ».

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci réunira lundi par visioconférence ses homologues de plusieurs pays européens membres de la jeune « alliance de l’industrie lourde », a indiqué vendredi le ministère, basé à Bercy à Paris.

« On a besoin de la même réactivité pour l’industrie que celle qu’on a eue pour sauver les banques »

Il souhaite « faire pression » sur Bruxelles qui doit annoncer dans la semaine un plan de soutien pour la chimie. Bercy craint qu’il ne soit qu’un « catalogue de réflexions à lancer », alors que le secteur a besoin de « mesures immédiates », selon la même source.

« L’industrie chimique vit une crise existentielle comparable à ce qu’a pu être la crise des subprimes pour l’industrie financière. Le jour de la faillite de Lehman Brothers, on n’a pas fait un plan d’action en disant qu’on se donnait un an pour adopter des mesures de correction, on a pris des mesures immédiates : on a besoin de la même réactivité pour l’industrie que celle qu’on a eue pour sauver les banques », a souligné un responsable du ministère de l’Économie et de l’Industrie vendredi à la presse.

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci. (BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images)

Souhait d’aides d’État pour les secteur de la chimie et de l’acier

La France souhaite notamment la mise en place d’aides d’État pour la modernisation de l’industrie chimique en Europe.

Idem pour l’acier, Paris critique l’absence de toute concrétisation des mesures de protection annoncées par la Commission en mars, alors que le pays craint pour l’avenir des investissements du numéro deux mondial ArcelorMittal sur le territoire hexagonal, et plus généralement pour le maintien de la fabrication d’acier en Europe.

Un prix de l’énergie trop élevée et la concurrence chinois à bas prix

Les sidérurgistes européens ont en effet mis en suspens les milliards d’investissements qu’ils avaient envisagés pour décarboner leur production d’acier : ils sont confrontés depuis 2022 à un prix de l’énergie trop élevé et à un mur de concurrence internationale à prix bas, en raison notamment de « surcapacités chinoises systématiques liées à un surinvestissement et une allocation réglementée de l’épargne en Chine », selon Bercy.

Un plan européen sans concrétisation

Le plan européen devrait prévoir une limitation des importations d’acier détaxé en Europe, mais Bercy s’inquiète de tout manque de concrétisation de cette intention.

« Cinq haut fourneaux ont fermé en Europe depuis le début de l’année et autant de vapo-craqueurs, l’élément de base de la chimie », a souligné Bercy.

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