Israël annonce son intention d’autoriser l’entrée de denrées alimentaires à Gaza à la demande de ses alliés

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que sa décision de reprendre l'aide alimentaire était le résultat de la pression de certains des alliés internationaux d'Israël

Par Chris Summers
20 mai 2025 10:21 Mis à jour: 20 mai 2025 10:21

Israël va assouplir son blocus et autoriser l’entrée de quantités limitées de nourriture dans la bande de Gaza, alors que son armée entame de vastes opérations terrestres dans le territoire, a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 18 mai.

Dans une vidéo publiée le 19 mai sur le réseau social X, M. Netanyahou a indiqué que sa décision de reprendre l’aide alimentaire aux 2,3 millions de Palestiniens de Gaza était le résultat de la pression exercée par certains alliés d’Israël.

Sans citer de pays en particulier, M. Netanyahou a affirmé que les « plus grands amis d’Israël dans le monde », dont un certain nombre de sénateurs, lui ont dit : « Nous ne pouvons pas accepter les images de la faim, la faim à grande échelle. Nous ne pouvons pas supporter cela. Nous ne pourrons pas vous soutenir. »

Il a ajouté que la situation s’approchait d’une « ligne rouge » et d’un « point dangereux ».

« Par conséquent, pour remporter la victoire, nous devons résoudre le problème d’une manière ou d’une autre », a affirmé M. Netanyahou.

Il a précisé que l’aide autorisée serait minime et a ajouté qu’Israël contrôlerait l’ensemble de la bande de Gaza et empêcherait ainsi le Hamas de voler cette aide, ce que le groupe terroriste a été accusé d’avoir fait par le passé.

Le 18 mai, le bureau du Premier ministre a annoncé : « Sur recommandation des FDI [Forces de défense israéliennes] et en raison de la nécessité opérationnelle de permettre l’expansion des combats intenses pour vaincre le Hamas, Israël autorisera une quantité de base de nourriture pour la population afin de s’assurer qu’une pénurie de nourriture ne se développe pas dans la bande de Gaza. »

Fin avril, le Programme alimentaire mondial de l’ONU a signalé qu’il avait épuisé ses stocks de nourriture à Gaza, et le président américain Donald Trump a assuré qu’il avait exhorté M. Netanyahou à autoriser l’acheminement de nourriture et de médicaments.

Lors de sa visite en Turquie du 14 au 16 mai, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, s’est dit préoccupé par la situation humanitaire à Gaza.

L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont également demandé à Israël de permettre le passage sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Le 13 mai, Tom Fletcher, sous-secrétaire général des Nations unies aux affaires humanitaires, a fait savoir au Conseil de sécurité des Nations unies que ni nourriture, ni médicaments, ni eau n’étaient entrés dans la bande de Gaza depuis plus de dix semaines.

« Nous pouvons sauver des centaines de milliers de survivants », a-t-il affirmé. « Nous disposons de mécanismes rigoureux pour veiller à ce que notre aide parvienne aux civils et non au Hamas. Mais Israël nous en refuse l’accès, faisant passer l’objectif du dépeuplement de Gaza avant la vie des civils. Il est déjà assez grave que le blocus se poursuive. »

Le 19 mai, Eri Kaneko, porte-parole de M. Fletcher, a confirmé que les Nations unies avaient été contactées par les autorités israéliennes pour « reprendre l’acheminement limité de l’aide ». Elle a précisé que des discussions étaient en cours sur la logistique « compte tenu des conditions sur le terrain ».

Depuis le début du mois de mars, Israël a refusé d’autoriser l’entrée de nourriture, de carburant ou de fournitures médicales dans la bande de Gaza.

Au moment où l’aide a été interrompue, un porte-parole de M. Netanyahou a souligné qu’Israël avait autorisé l’entrée de 4200 camions de nourriture par semaine, soit « suffisamment pour de nombreux mois », pendant le cessez-le-feu de six semaines qui s’est achevé le 1er mars.

Le 13 mai, M. Netanyahou a déclaré qu’il était « hors de question » qu’Israël arrête sa guerre dans la bande de Gaza, même en cas d’accord sur la libération d’autres otages.

Le conflit à Gaza a débuté le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont franchi la frontière israélienne, tuant 1200 personnes et ramenant environ 250 otages dans la bande de territoire qu’ils contrôlaient.

Israël a répondu par des frappes aériennes et une offensive terrestre qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a tué au moins 53.000 Palestiniens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants.

Israël a toujours affirmé que, par rapport à de nombreux autres conflits armés, le nombre de victimes civiles était faible, bien que les combattants du Hamas aient utilisé la population civile palestinienne comme bouclier humain.

Des pourparlers indirects ont lieu entre Israël et des représentants du Hamas au Qatar.

D’après M. Netanyahou, les discussions ont porté sur un cessez-le-feu et un accord sur les otages, et sur une proposition israélienne visant à mettre fin à la guerre si le Hamas accepte de s’exiler et si la bande de Gaza est démilitarisée.

Le Hamas avait antérieurement rejeté cette proposition.

Le chef de l’armée israélienne, Eyal Zamir, a déclaré que l’armée offrirait aux dirigeants israéliens la flexibilité nécessaire pour parvenir à un accord sur la libération des otages.

L’armée israélienne affirme avoir mené des frappes aériennes sur 670 cibles du Hamas à Gaza au cours de la semaine écoulée, en prévision des « Chariots de Gédéon », sa nouvelle opération terrestre visant à prendre le « contrôle opérationnel » des parties septentrionale et méridionale de l’enclave.

Les FDI ont affirmé avoir tué des dizaines de combattants du Hamas.

Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a annoncé que 464 Palestiniens avaient été tués au cours de la semaine précédant le 18 mai.

Des camions d’aide se tiennent du côté israélien du passage de Kerem Shalom en direction de la bande de Gaza, le 19 mai 2025, dans le sud d’Israël. (Amir Levy/Getty Images)

Le Times of Israel a rapporté que le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, qui avait menacé de quitter la coalition gouvernementale si l’aide reprenait, a fait savoir qu’il resterait puisque les denrées alimentaires n’iraient pas au Hamas.

Selon le Times of Israel, M. Smotrich a fait une déclaration télévisée : « Il ne s’agit pas de céder à la pression. C’est faire ce qu’il faut pour continuer à se concentrer principalement sur la destruction du Hamas. »

Israël a été accusé de violer le droit international en ce qui concerne le blocus de l’aide au cours d’une série d’audiences à la Cour internationale de justice (CIJ) qui ont débuté le 28 avril.

La Cour internationale de justice prendra probablement plusieurs mois pour se prononcer.

Avec L’Associated Press et Reuters

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