L’Union européenne a réagi le 12 mars aux droits de douane du président américain Donald Trump en ciblant 26 milliards d’euros (28 milliards de dollars) de marchandises américaines, avec des contre-mesures qui devraient entrer en vigueur le mois prochain.
L’UE a déclaré que les droits de douane s’appliqueront à l’acier et à l’aluminium de qualité industrielle, ainsi qu’aux produits semi-finis et finis en acier et en aluminium, y compris les produits commerciaux dérivés allant des pièces de machines aux aiguilles à tricoter.
« Nous regrettons les droits de douane américains injustifiés de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium », a déclaré la Commission européenne dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X. « Nous lançons des contre-mesures rapides et proportionnées d’une valeur de 26 milliards d’euros, correspondant à l’impact économique des droits de douane américains. »
Les droits de douane de 25 % imposés par M. Trump sur toutes les importations d’acier et d’aluminium sont entrés en vigueur peu après minuit le 12 mars.
Le mois dernier, le président américain a annoncé qu’il introduisait de nouvelles normes exigeant que l’acier et l’aluminium soient « fondus et coulés » en Amérique du Nord, afin d’empêcher des pays comme la Chine de contourner les restrictions commerciales.
Donald Trump a affirmé que l’objectif était d’empêcher d’autres pays de profiter des avantages des États-Unis, de stimuler la production nationale et de ramener des emplois dans l’économie américaine.
« C’est une grande affaire, le début de l’enrichissement de l’Amérique », a-t-il déclaré aux journalistes dans le Bureau ovale le 10 février. « Notre pays exige que l’acier et l’aluminium soient produits en Amérique, et non dans des pays étrangers. »
Négociations
Le 12 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dans un message sur X : « Nous regrettons profondément les droits de douane américains imposés à l’Europe. »
Elle a ajouté que les droits de douane sont des taxes et qu’ils « sont mauvais pour les entreprises, et encore plus pour les consommateurs ».
« Aujourd’hui, l’Europe prend des contre-mesures fortes mais proportionnées. Nous restons prêts à dialoguer. »
La Commission européenne a déclaré qu’elle mettrait fin à la suspension actuelle des droits de douane sur les produits américains le 1er avril et que ses tarifs seraient pleinement en vigueur le 13 avril.
Le gouvernement britannique s’est déclaré déçu, mais n’a pas annoncé qu’il imposerait des droits de douane en guise de représailles aux mesures américaines.
« Il est décevant que les États-Unis aient imposé aujourd’hui des droits de douane sur l’acier et l’aluminium », a déclaré mercredi le ministre britannique des Affaires, Jonathan Reynolds. « Nous nous concentrons sur une approche pragmatique et nous allons rapidement négocier un accord économique plus large avec les États-Unis afin d’éliminer les droits de douane supplémentaires et de permettre aux entreprises britanniques et à notre économie d’en tirer profit. »
Le secteur sidérurgique britannique est modeste, mais il fabrique des produits spécialisés pour la défense et d’autres industries.
Dans un communiqué, l’organisation professionnelle britannique UK Steel a déclaré : « Les États-Unis sont le deuxième marché d’exportation d’acier du Royaume-Uni après l’Union européenne, d’autant plus qu’il s’agit d’un marché à forte valeur ajoutée. »
L’organisation chargée du commerce a déclaré que les droits de douane « auront des conséquences extrêmement préjudiciables pour les fournisseurs britanniques et leurs clients aux États-Unis ».
Les États-Unis étaient le second marché d’exportation d’acier de la Grande-Bretagne après l’UE, représentant 9 % des exportations britanniques d’acier en valeur et 7 % en volume, selon UK Steel.
Canada
Le 10 mars, M. Trump a déclaré sur Truth Social qu’il porterait à 50 % les droits de douane sur les importations d’aluminium et d’acier canadiens.
L’annonce de M. Trump est intervenue après l’imposition par le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, d’une surtaxe de 25 % sur les exportations d’électricité vers certains États américains et la menace de leur couper l’électricité.
À la suite d’une « conversation productive sur les relations économiques » entre les voisins nord-américains avec le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, Doug Ford a confirmé le 11 mars qu’il suspendait la taxe de 25 %.
Mardi, le conseiller commercial de M. Trump, Peter Navarro, a confirmé que les droits de douane de 50 % sur l’acier et l’aluminium canadiens n’entreraient pas en vigueur mercredi.
En revanche, les droits de douane initiaux de 25 % ont été imposés.
Philip K. Bell, président de l’Association des fabricants d’acier, a applaudi les tarifs douaniers de M. Trump.
« Le président Trump comprend que l’industrie sidérurgique américaine est l’épine dorsale de notre économie », a-t-il souligné dans un communiqué le mois dernier. « Une industrie sidérurgique nationale prospère est essentielle à la sécurité nationale, énergétique et économique des États-Unis. »
Les dirigeants du syndicat international des Métallurgistes unis d’Amérique (USW) ont émis des commentaires mitigés.
Si le groupe soutient les efforts de M. Trump pour mettre un terme à la surcapacité mondiale, il désapprouve le ciblage de « partenaires commerciaux de confiance, comme le Canada ».
« Notre syndicat salue les efforts du président Donald Trump pour contenir la surcapacité mondiale qui a trop longtemps permis à de mauvais acteurs comme la Chine d’inonder le marché mondial de ses produits commercialisés de manière déloyale, entraînant une hausse des importations aux États-Unis, en particulier en provenance du Mexique », a déclaré David McCall, président international de l’USW, dans un communiqué publié le 10 février.
Andrew Moran a contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
