Un bébé orang-outang séparé de sa mère est sauvé dans un village isolé en Indonésie
Un bébé orang-outan séparé de sa mère a été sauvé par des villageois dans l’un des endroits les plus reculés de la planète.
On voit le bébé singe effrayé s’accrocher fermement aux écologistes qui le réconfortent dans un petit village d’Indonésie.
Baptisé « Aben » par ses sauveteurs, l’orang-outan – âgé de moins d’un an – regarde autour de lui avec de grands yeux écarquillés alors qu’il est maintenu au chaud et testé pour dépister d’éventuelles maladies contagieuses.
Selon le groupe de protection animale International Animal Rescue (IAR), Aben a été trouvé à Limpang, un village du district de Jelai Hulu, au début du mois de décembre 2019.
Aben étant effrayé, seul, souffrant de fièvre et affamé, les autorités ont signalé le cas à l’IAR après qu’il a été sauvé par un villageois du Kalimantan occidental connu sous le nom d’Idarno.
Lorsque l’unité de protection des orangs-outans (OPU) de l’IRA est arrivée, ils ont donné à Aben du riz, des fruits, du lait en poudre et une couverture.
Les vétérinaires ont diagnostiqué qu’Aben souffrait d’une température élevée et ont décidé de le mettre en quarantaine en l’envoyant à Sungai Awan.
Pendant les huit semaines qui ont suivi son sauvetage, le bébé singe a dû subir des tests supplémentaires pour s’assurer qu’il n’était pas porteur de maladies pouvant mettre en danger d’autres orangs-outans.
Karmele Sanchez, directeur de programme de l’IAR Indonésie, a remercié le villageois d’avoir pris « les mesures appropriées en signalant ce bébé orang-outan aux autorités ».
Elle a ajouté : « Nous sommes également heureux de constater une augmentation de la sensibilisation et de la compréhension du public à l’égard des orangs-outans, même dans des zones si éloignées de la ville. »
L’IRA a été aidé dans son opération de sauvetage par le Centre local pour la conservation des ressources naturelles (BKSDA Kalbar).
Sadtata Noor Adirahmanta, chef du BKSDA du Kalimantan occidental, a également rendu hommage aux « habitants locaux pour avoir signalé la découverte d’animaux sauvages protégés ».
Il a ajouté : « Les communautés locales ont un rôle essentiel à jouer dans les efforts de conservation si elles veulent réussir. »
Les orangs-outans sont une espèce en voie de disparition protégée par le gouvernement indonésien, ce qui signifie qu’il est illégal pour les habitants de la région de garder les singes comme animaux de compagnie ou de les chasser.
Cependant, plus de 70 % des orangs-outans vivant sur l’île indonésienne de Bornéo vivent en dehors des zones protégées, selon l’IAR.
C’est pourquoi des singes comme Aben sont souvent découverts par les communautés locales isolées.
« À Ketapang, le nombre d’orangs-outans de compagnie sauvés par la BKSDA et l’IAR en 2019 est bien inférieur à celui des années précédentes », a déclaré Mr Sanchez, de l’IAR.
« Nous avons travaillé avec les chefs de village et de communauté, ainsi qu’avec les principales personnalités religieuses et culturelles, la police et les représentants du gouvernement local pour faire comprendre aux gens que l’orang-outan est un bien précieux qui doit être préservé. »
Elle a ajouté : « Ketapang est un excellent exemple de la réussite de notre campagne de sensibilisation des populations sur cette question. »
Les orangs-outans sont parmi les primates les plus intelligents, utilisant des outils et construisant leur habitat à partir de branchages et de feuillages.
Leurs capacités de compréhension et d’apprentissage ont été largement étudiées, certaines études suggérant qu’il pourrait y avoir des spécificités propres à chaque espèce.
Depuis le début des années 2000, le grand singe est menacé d’extinction par l’homme ; sur les trois espèces connues, les orangs-outans de Bornéo et de Sumatra sont les deux seules existantes encore de nos jours. La culture de l’huile de palme a décimé leurs habitats dans la forêt tropicale.
Les orangs-outans, très appréciés pour leur viande et leur utilisation en médecine, sont illégalement braconnés et tués, et ce également pour protéger les cultures.
Dans le passé, on estimait que la population d’orangs-outans était de plus de 230 000 dans le monde, mais aujourd’hui, elle pourrait être inférieure à la moitié de ce nombre.
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