« La vie se poursuit sous une autre forme après la mort de notre corps » – Stéphane Allix
Stéphane Allix est journaliste, réalisateur et écrivain. Il est notamment le concepteur et l’animateur de la série documentaire Enquêtes extraordinaires diffusée sur M6 entre 2010 et 2013, ainsi que le fondateur de l’Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES) et du magazine Inexploré.
Dans son dernier ouvrage, « La mort n’existe pas », publié aux éditions Harper Collins, Stéphane Allix dévoile le fruit de quinze ans d’enquête scientifique sur les phénomènes extraordinaires autour de la mort, mais aussi de son propre cheminement spirituel et de ses expériences intimes aux frontières de la vie.
Reporter de guerre pendant plusieurs années, Stéphane Allix voit son existence basculer en 2001, lorsque son frère décède sous ses yeux pendant un reportage en Afghanistan.
Un événement tragique qui constitue un tournant majeur pour le journaliste et qui marque le début d’une longue enquête afin de tenter de répondre à ses questions sur la mort, l’âme et la conscience.
« C’est à cette époque que la mort est devenue pour moi un sujet d’interrogation permanente. Je n’ai eu de cesse dès lors d’user de mon expérience et de mes outils d’enquêteur pour tenter de comprendre scientifiquement ce que nous savons de ce moment chargé de crainte et de mystère », écrit Stéphane Allix dans son livre.
Des phénomènes extraordinaires qui bouleversent les paradigmes scientifiques en vigueur
Au cours de ses recherches, le journaliste s’est notamment intéressé aux Expériences de mort imminente (EMI). Des phénomènes complexes – qui surviennent généralement lors d’une perte de connaissance consécutive à une menace pour la vie d’une personne – qui ébranlent les paradigmes scientifiques en vigueur et ouvrent de nouvelles perspectives quant à la nature de la conscience.
Si ces expériences demeurent « toujours une énigme pour la science », Stéphane Allix souligne qu’elles « interrogent notre vision de la vie, notre perception du réel, en plus de changer l’existence de celles et ceux qui les ont vécues ».
« La question que posent ces expériences a des implications vertigineuses : notre conscience est-elle dépendante de notre cerveau ? En d’autres termes, quand notre cerveau ne fonctionne plus, continuons-nous à être vivant ? Les EMI décrivent-elles ce qui se passe… au moment de la mort ? »
Quand le renseignement américain étudiait les capacités extrasensorielles de l’être humain
Pendant son enquête, l’auteur de « La mort n’existe pas » s’est également penché sur les perceptions extrasensorielles, et notamment sur la vision à distance, appelée aussi « remote viewing ».
Une capacité qui permet de capter des informations en dehors des limites des organes sensoriels et qui a d’ailleurs été étudiée par les services de renseignement américains dès les années 70 dans le cadre du programme Stargate, qui visait à former des « espions extrasensoriels » afin d’obtenir des informations là où les moyens de l’espionnage classique ne pouvaient pas être utilisés.
« Les expériences de perceptions extrasensorielles indiquent que nous avons la capacité d’obtenir des informations sans être limités par les contraintes ordinaires de l’espace ou du temps, et sans l’utilisation de nos sens ordinaires », indique Stéphane Allix.
Les recherches scientifiques menées sur les perceptions extrasensorielles de l’être humain conforteraient ainsi l’hypothèse de l’existence d’une dimension non locale de la conscience, capable de transcender le temps et l’espace.
« Si la non-localité est une propriété de cette dimension fondamentale de notre conscience, cela veut dire que pour elle il n’y a ni commencement ni fin. Cela signifie […] que la conscience fondamentale se situe en dehors du temps et de l’espace ; au-delà de la mort », précise le journaliste.
Des êtres spirituels vivant une expérience matérielle
Au fil de son enquête Stéphane Allix réalise que « la nature de la conscience est un sujet tellement vaste » et complexe qu’il nécessite une approche pluridisciplinaire pour être mieux appréhendé.
Après avoir questionné les neurosciences et d’autres disciplines, interrogé des chercheurs, des scientifiques ou des soignants, mais aussi recueilli les témoignages de personnes ayant elles-mêmes fait l’expérience de phénomènes extraordinaires autour de la mort, l’ancien reporter de guerre décide de nourrir sa réflexion en explorant la voie des enseignements philosophiques et spirituels, qui intègrent généralement la conception d’une conscience non locale, imprégnant la totalité de ce qui est.
« […] science et spiritualité ne sont pas incompatibles, mais au contraire formidablement complémentaires. Loin de s’exclure, ces deux façons de questionner le monde s’enrichissent l’une l’autre », observe Stéphane Allix.
« Les deux visent le même objectif : acquérir des connaissances sur l’être réel que nous sommes et la nature profonde du monde dans lequel nous vivons. Leur combinaison permet de faire de ces connaissances non plus un savoir intellectuel abstrait, mais une force de vie, un chemin d’épanouissement intégrant toutes les dimensions de notre être », ajoute-t-il.
Une longue exploration et un cheminement personnel qui conduiront le journaliste aux frontières de la vie et finiront de dissiper ses derniers doutes sur l’essence de la conscience et la nature de l’existence.
« La mort concerne exclusivement l’aspect physique de ce qui nous constitue, notre corps. Mais nous ne sommes pas que cela. Tant de choses seraient inexplicables si c’était le cas – les EMI, la lucidité terminale, la médiumnité, les perceptions extrasensorielles, l’ensemble de ces manifestations avérées de notre conscience non locale. Aussi, pour la dimension fondamentale de notre être, la mort n’existe pas », affirme Stéphane Allix.
Et l’écrivain de conclure : « Lorsque l’on meurt, on ne cesse pas de vivre. On change de monde. »