MONTPELLIER – Une cadre dans l’assurance, un ancien attaché culturel en ambassade et un retraité de l’immobilier… Françoise Prat, Jacques Couillerot et René Forestier ont maintenant quelque chose en commun : ils ont vu Shen Yun pour la première fois et ont été époustouflés.
« J’ai eu les larmes aux yeux… mais je n’ai pas pleuré, quand même », dit Françoise, comme pour se défendre d’avoir été trop émue par Shen Yun. Et les mots ont du mal à sortir pour expliquer ce qu’elle a ressenti : « La spiritualité, vous savez dans le premier tableau [qui représente la création de la civilisation chinoise par des divinités descendues du ciel], j’ai ressenti, une espèce de… de je ne sais pas… de calme, de sérénité qui arrivait sur la scène avec tous ces mouvements et ces couleurs jaunes et orangées. C’était… c’était très, très beau. »
Jacques confirme : « Il y a des tableaux qui effectivement nous montraient toutes ces relations, toute la force divine qui est présente et sous-jacente, y compris dans les scènes de la vie quotidienne. »
« La chorégraphie est absolument époustouflante », ajoute René. « Je pense qu’en Occident on aurait du mal à faire aussi bien. Le fond, les couleurs sont très douces, même si certaines scènes sont un peu plus fortes ».
« Ce spectacle », complète Françoise, « c’est un ensemble de choses qui vous prend et qui vous emporte quelque part ailleurs. Il y a quelque chose qui, je ne sais pas… il y a quelque chose qui vous porte et qui effectivement vous fait sentir une espèce de sensation différente, une espèce de sensation profonde qui vous emporte et c’est un régal. »
Cette beauté n’empêche pas d’être engagé contre les répressions menées par le régime chinois, constate Jacques : « J’ai senti qu’il y avait un message de revendication pour une culture qui est malheureusement bannie de la Chine actuelle, tout cela était bien argumenté, très bien exposé avec un professionnalisme qui caractérise bien les Chinois. »
Shen Yun est une compagnie de danse classique chinoise basée à New York, mais est interdite en Chine. Elle présente une longue tradition culturelle aujourd’hui disparue sous l’impulsion des campagnes politiques du Parti communiste chinois.
René poursuit par des encouragements en considérant que Shen Yun est un « acte de résistance » : « Shen Yun a un ancrage dans une culture millénaire qui fait que la représentation est un peu hors norme. Je souhaite à la compagnie de garder ces racines, qui sont très bien représentées ici. »
Et de conclure qu’à côté des milliers d’années de l’histoire chinoise, la présence du régime communiste n’est qu’une « parenthèse politique » – « mais les parenthèses elles s’ouvrent et un jour elles se referment. »