Évincé de la manifestation du 1er mai à Saint-Étienne, la tête de liste PS-Place publique aux européennes Raphaël Glucksmann « a menti » en accusant des militants de La France insoumise, a assuré jeudi la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, mais l’eurodéputé maintient ses propos.
Violemment pris à partie mercredi par quelques dizaines de manifestants, le candidat social-démocrate a été exfiltré du cortège stéphanois sous des jets de peinture et de canettes, aux cris de « Glucksmann casse-toi ». L’intéressé a aussitôt pointé des « énergumènes » appartenant à LFI.
Sauf que « ceux qui ont revendiqué ce sont les jeunes communistes » de la Loire, a relevé Mme Panot, estimant qu’il faudrait « demander (au patron du PCF) Fabien Roussel ce qu’il en pense ».
Le témoignage d’un Insoumis local, drapeau LFI sur l’épaule, expliquant « avoir fait partie de ceux qui ont expulsé » M. Glucksmann, n’a pas fait vaciller Mme Panot. « Je ne connais pas ce militant », a-t-elle réagi, avant de souligner que « toute la direction du mouvement a désapprouvé » ce qui s’est passé à Saint-Étienne.
À commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui a déploré que cette action fournisse « une diversion médiatique » et « un rôle de victime » au candidat PS-Place publique, qui distance les autres listes de gauche dans les sondages, notamment celle de la LFI Manon Aubry.
« Ces gens qui brutalisent le débat »
Le leader LFI a même demandé à Raphaël Glucksmann de s’excuser. « Je suis agressé par des militants radicaux et violents issus des Jeunesses communistes et de LFI et c’est moi qui devrait m’excuser ? », s’est indigné M. Glucksmann jeudi soir sur France 5. « Et bien je ne m’excuserai pas. Et je veux dire à ces gens qui brutalisent le débat public qu’ils ne nous impressionnent pas », a-t-il ajouté.
Le mouvement des Jeunes communistes de France (MJCF) a confirmé être à l’origine, ainsi que « de nombreux camarades, avec ou sans étiquette politique » de cette opération musclée pour rejeter le candidat socialiste de la manifestation. « Non Glucksmann n’est pas un camarade », était le titre de leur communiqué qui revient sur les raisons pour eux de se « réjouir du départ de M. Glucksmann de cette manifestation ».
Ils qualifient les faits de simples « slogans hostiles » et une situation « bien éloignée du déferlement de violence décrié par les médias ». Le MJCF reproche au candidat aux élections européennes son opportunisme. « Le défilé du 1er mai de Saint-Étienne est un espace de revendications et de solidarité, pas une scène médiatique où l’on se pavane pour servir son jeu électorialiste… », conclut-t-il.
Jean-Philippe Tanguy (RN) revient sur cet évincement du candidat socialiste par des militants. « C’est lamentable », commente-t-il. Interrogé sur le plateau de LCI, le député reproche à son tour au MJCF de « s’approprie(r) le combat des travailleurs ». « Une gauche sectaire et haineuse » qui « ne fait absolument rien pour eux depuis des années », déplore-t-il. En référence aux disputes récurrentes qui secoue les partis de gauche, « à force d’avoir trahi les travailleurs, elles se disputent entre elles ».
« Malheureusement, on est habitué en France à ce sectarisme de la gauche », note M. Tanguy.
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