« Excusez-moi, il s’est passé quoi ? » : à Lyon, quelques minutes après l’explosion qui a fait une dizaine de blessés, la confusion règne. Dans la troisième ville de France, on pensait bien à la possibilité d’un attentat, « mais ça avait été toujours calme ».
« Il y a eu une bonne explosion. J’ai cru que c’était du gaz mais comme il n’y avait pas de fumée, ça ne pouvait pas être du gaz », raconte une chapelière, qui a pignon sur la rue Victor Hugo, l’artère piétonne qui mène de la place Bellecour à la gare de Perrache.
« Je pense que vous pouvez fermer », lance à ce moment-là un soldat de l’Opération Sentinelle en élargissant le périmètre de sécurité.
Au loin, des véhicules de pompiers garés avec quelques voitures de polices banalisées.
Des rubans rouges avec la mention « danger de mort » barrent le passage vers la scène où le colis piégé a explosé, blessant légèrement une dizaine de personnes.
« J’étais en train de travailler, de servir les gens, et d’un coup on entend un grand boum. Du coup, on descend pour voir ce que c’était. On pensait que c’était par rapport aux travaux », la rue étant éventrée par un chantier, raconte Omar Ghezza, boulanger dans un commerce voisin.
« En arrivant sur la scène, j’ai trouvé six personnes allongées, couvertes de sang. On a essayé de les rentrer dans une boutique pour les couvrir et les soigner mais on n’a pas pu faire grand chose et, du coup, on a appelé la police et les pompiers ».
Eva, lycéenne de 17 ans, cherche un copain. Elle est blême, tremblante : elle se trouvait à 15 mètres du lieu de l’explosion. « J’ai cru que c’était un accident de voiture. (…) Il y avait des bouts de fils électriques autour de moi, des piles, des bouts de cartons et de plastique ».
« Et d’un coup, il y a les sirènes, les pompiers qui ont commencé à débarquer … Les vitres étaient explosées… Je n’ai vraiment pas compris ce qui s’est passé ; j’étais en crise d’angoisse ». Une commerçante les a recueillies, leur offrant une pomme et un verre d’eau.
Eva erre, appelle ses parents et va rejoindre ses amis qui reprennent leurs esprits sur les quais à quelques mètres de là.
« Sur la Presqu’île ! Punaise, la Presqu’île », le cœur de Lyon, lançait un homme en passant. Un peu plus loin, un vieux monsieur s’effondre, sa tête frappe violemment le bitume.
Les forces de l’ordre crient « pas de photos, c’est les consignes ! ». Très vite, elles seront dépassées par les chaînes d’info en continu qui ont planté leurs caméras pour diffuser en direct.
À côté, un habitant du quartier en short avec mocassins, portant son fils sur les épaules, est au téléphone : « Tout le monde va bien ? Comme je n’arrivais pas à te joindre, je me suis dit que tu étais passée à ce moment-là. Ça a pété juste au niveau de la Brioche Dorée« .
« Franchement en tant que commerçant, on y pensait. Mais Lyon ça a toujours été calme », explique encore ébahie Laurence Delobel, dont le restaurant est situé à une centaine de mètres du lieu de l’explosion.
Des jeunes passent, ils rigolent. S’amusent-ils de la situation ou pensent-ils à autre chose en ce vendredi soir ? Même insouciance sur le reste de la presqu’île, noire de monde avec ce temps estival. Comme si de rien n’était.
D. S avec AFP
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