Les opposants au projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres qui ont commencé samedi à se réunir par milliers aux abords de Castres avant une manifestation prévue à la mi-journée, se disent « plus déterminés que jamais » face à un « projet du passé ».
« On est plus déterminés que jamais, on ne veut pas du futur auquel ils nous condamnent, notre mot d’ordre, c’est Amour et rage, no macadam ! », a affirmé lors d’un point de presse Amalia, d’« Extinction Rébellion » Toulouse, l’un des collectifs qui appelaient à la mobilisation contre l’A69 ce weekend. « Nous étions déjà près de deux milliers hier (vendredi) soir. Pour la dernière mobilisation en avril, on était 8200 et on espère être aussi nombreux aujourd’hui », a souligné Étienne Fauteux du même collectif.
S’appuyant sur un sondage Ifop réalisé il y a quelques jours auprès de la population du Tarn et de la Haute-Garonne, Gilles Garric, du collectif « La Voie est libre », a indiqué que 61% des sondés étaient favorables à l’abandon du projet d’autoroute et qu’ils étaient 82% à se prononcer pour un référendum local.
Incendies
Des incendies ont été déclenchés par des militants anti-A69 dans deux entreprises travaillant sur le chantier de cette autoroute Castres-Toulouse, a-t-on appris auprès d’une porte-parole du concessionnaire Atosca et de la préfecture du Tarn. « Un groupe de 400 personnes extrêmement virulent s’en prend actuellement à une entreprise de cimenterie et a déclenché un incendie », a indiqué la préfecture dans un message sur le réseau X (ex-Twitter).
Selon la même source, les forces de l’ordre ont ensuite délogé les militants et les pompiers ont pu intervenir dans cette entreprise, Carayon BTP, où un photographe de l’AFP a constaté que plusieurs camions étaient pris par les flammes. Peu avant 16h00, l’incendie n’était pas encore circonscrit et « il était en cours de traitement par les sapeurs pompiers ».
Une autre entreprise tarnaise du BTP, Bardou, à Cambounet-sur-le-Sor, qui intervient aussi sur le chantier de l’A69, a également été prise pour cible par des opposants, selon une porte-parole d’Atosca. La mobilisation s’est scindée en plusieurs cortèges au fil de l’après-midi, l’un empruntant une voie ferrée tandis qu’un groupe plus violent a visiblement pris la direction des entreprises ciblées. Vers 16h15, la préfecture évoquait 2400 manifestants dans le cortège principal de la manifestation et le cabinet du préfet estimait à 2500 le « nombre d’individus radicaux et violents en dehors du cortège » principal.
1600 policiers et gendarmes déployés
Après une courte suspension en fin de semaine passée, le chantier de l’A69, portion d’autoroute qui réduirait d’environ 20 minutes le trajet Castres-Toulouse et doit être mise en service en 2025, ont repris dès lundi, le gouvernement se disant « déterminé à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge ».
Les opposants estiment quant à eux que tous les recours juridiques n’ont pas été purgés et pensent que le projet peut encore être abandonné, en s’appuyant pour fonder leur espoir sur le succès de la mobilisation contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Sur un campement installé à Saïx (Tarn), à une dizaine de km à l’est de Castres, plusieurs milliers de personnes ont commencé à se rassembler sous le soleil et dans le calme avant le démarrage d’une manifestation, prévu à 12h30.
Quelque 1600 policiers et gendarmes sont déployés pour cette mobilisation, selon la préfecture, soit deux fois plus que lors d’une précédente manifestation contre l’A69 au printemps dernier.
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