Un attentat kamikaze a fait au moins 63 morts et blessé 182 personnes samedi soir lors des festivités autour d’un mariage à Kaboul, au moment où la population afghane espère un accord imminent entre Etats-Unis et talibans.
« Parmi les victimes il y a des femmes et des enfants », a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Nasrat Rahimi, qui a révélé le lourd bilan dimanche matin.
L’attentat, non revendiqué plusieurs heures plus tard, est le plus meurtrier visant des civils depuis le début de l’année en Afghanistan.
Selon M. Rahimi, l’attentat survenu à 22h40 dans l’ouest de Kaboul est l’oeuvre d’un « kamikaze ».
« Les participants dansaient et faisaient la fête quand l’explosion s’est produite », a témoigné depuis son lit d’hôpital un invité. « Je n’ai pas vu le kamikaze de mes propres yeux, l’explosion a eu lieu derrière nous », a-t-il dit à l’AFP, blessé par des éclats aux bras et à l’abdomen.
Les talibans, qui livrent une guerre d’insurrection depuis qu’ils ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition menée par les Etats-Unis, ont nié dimanche matin toute implication.
« Commettre de tels assassinats délibérés et brutaux et prendre pour cible des femmes et des enfants n’ont aucune justification », ont tweeté deux porte-parole des talibans. Les insurgés ont revendiqué encore dans un récent passé des attaques où de nombreux civils ont été tués.
La branche afghane du groupe Etat islamique (EI), l’autre groupe terroriste qui commet des attentats, ne s’est pas manifestée.
« Les talibans ne peuvent s’exonérer de tout blâme car ils servent de plate-forme aux terroristes », a réagi le président Ashraf Ghani, qualifiant l’attentat de « barbare » alors qu’il s’apprête à célébrer lundi le centaine de l’indépendance afghane vis-à-vis de l’influence britannique.
« Ils ont changé mon bonheur en chagrin. J’ai perdu mon frère, mes amis, ma famille. Je ne pourrai plus jamais être heureux », a témoigné auprès de la télévision locale le marié, prénommé Mirwais.
« Hier après-midi, les invités sont venus à mon mariage avec des visages souriants, le soir, on sortait leurs corps de la salle » de mariage, s’est-il désolé, indiquant que sa femme « ne cesse de s’évanouir ».
Au petit matin, dans la salle aux vitres soufflées et au plafond effondré, témoins de la violence de l’explosion, le sol était maculé de sang, selon un photographe de l’AFP. Des chaussures laissées là dans la panique étaient empilées devant l’entrée.
Des enterrements étaient immédiatement organisés dans les cimetières de la ville, selon des images de la télévision locale montrant des proches mettant en terre 14 membres d’une même famille.
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