En mai 2021, un mystérieux rayon cosmique est apparu dans l’État de l’Utah, au centre des États-Unis. Après deux ans de calculs pour comprendre son origine, les experts sont sous le choc: il s’avère que la zone de l’univers dont ce rayonnement gigantesque proviendrait probablement est… complètement vide !
« Amaterasu ». C’est le nom donné à ce mystérieux rayon cosmique qui a atteint notre planète le 27 mai 2021, en référence à la divinité du Soleil au Japon. Plus précisément, ce rayon cosmique est apparu dans l’État de l’Utah, au centre des États-Unis, et s’il est « mystérieux », c’est parce que son origine est carrément inconnue.
Il faut savoir que le Telescope Array, qui a enregistré l’arrivée d’Amaterasu, est un réseau de 507 détecteurs répartis sur 700 km² (l’équivalent de la superficie de Singapour). Cet observatoire des rayons cosmiques est en service depuis près de 20 ans.
Découvert il y a deux ans, Amaterasu a ainsi affolé près d’une vingtaine de capteurs, ce qui a permis de mesurer une énergie de 244 exaélectronvolts (EeV). À noter que la quantité d’énergie phénoménale qui a récemment heurté la Terre correspond à environ 40 millions de fois l’énergie maximale générée au CERN dans le grand collisionneur !
À titre de comparaison, le rayon le plus puissant jamais observé dans l’histoire scientifique est la particule dite « Oh My God » découverte en 1991, qui contenait 320 exaélectronvolts. Cela faisait donc 30 ans qu’on n’avait pas rencontré un rayon cosmique aussi intense.
Le vide cosmique à l’origine d’Amaterasu ?
Parce que ces particules sont extrêmement rares, les étudier demeure très compliqué. Les chercheurs qui s’intéressent à « Amaterasu » ont bien essayé de trouver son lieu de naissance. Le hic, c’est qu’après deux ans de calculs, ils n’ont découvert qu’un vide cosmique. Autrement dit, un gigantesque espace qui semble (presque) dépourvu de galaxies.
Aux yeux des experts, il est improbable qu’une particule aussi énergétique sorte de nulle part. C’est d’autant plus invraisemblable que les formations et collisions de trous noirs supermassifs (soit, les événements les plus violents de l’Univers connus à ce jour) sont les candidats idéals à leur fabrication, rappelle Sciences et Avenir. Autrement dit, des astres qui n’évoluent pas dans un vide intersidéral… mais au cœur des galaxies.
Plusieurs hypothèses avancées
Pour tenter d’expliquer l’origine d’Amaterasu », les scientifiques ont proposé trois hypothèses. Selon la première, la particule pourrait avoir surgi dans notre environnement galactique immédiat. Elle serait la conséquence d’un événement resté assez discret pour qu’aucun sursaut gamma ni aucune libération énergétique ne soient détectés.
Deuxième possibilité, cette particule chargée électriquement aurait pu être détournée par un champ magnétique extragalactique. Dans un cas comme celui-ci, son énergie aurait logiquement dû la maintenir « sur les rails ». Pour que cette hypothèse se vérifie, il aurait donc fallu que le champ en question soit extrêmement intense.
La dernière piste est sans doute la plus délectable: cette particule proviendrait d’une physique inconnue du modèle standard de la physique des particules.
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