La hausse des taux d’intérêt annoncée cette semaine par la Banque du Canada (BdC) rendra la situation financière des Canadiens encore plus difficile. Ils devront faire face à une augmentation des taux hypothécaires et à des budgets serrés. Or, certains gestes peuvent les aider à surmonter cette période et améliorer la gestion de leurs finances.
« L’une des choses que les Canadiens peuvent faire est d’établir un plan budgétaire. Ne vous laissez pas surprendre. Faites des compromis pour couvrir vos besoins essentiels », déclare Kevin Page, premier directeur parlementaire du budget du Canada, à Epoch Times.
Le 12 juillet, la Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt directeur de 25 points de base, le faisant passer de 4,75% à 5%, le portant à son niveau le plus élevé depuis plus de 20 ans.
Selon M. Page, de nombreux Canadiens verront leur budget s’alourdir tout au long de l’année 2023. Les taux hypothécaires plus élevés « piqueront » les emprunteurs. Ceux qui cherchent à obtenir un crédit pour de nouveaux achats seront « surpris de voir à quel point les choses sont plus chères lorsqu’elles sont achetées par le biais d’un financement par l’emprunt ».
Réduire les dépenses, louer des chambres
Selon Ian Lee, professeur associé à la Sprott School of Business de l’université Carleton, la meilleure option pour les propriétaires aurait été d’opter pour des prêts hypothécaires à taux fixe au début de 2022, lorsqu’il était prévu que la Banque du Canada commencerait à augmenter les taux d’intérêt.
« Vous vous engagez pour aussi longtemps que vous pensez que les taux vont augmenter, ce que de nombreux Canadiens ont fait, puisque la banque a signalé qu’un grand nombre de Canadiens sont passés d’un taux variable à un taux fixe il y a environ un an », a-t-il déclaré à Epoch Times le 10 juillet.
Toutefois, selon M. Lee, qui était gestionnaire de prêts hypothécaires à la BMO dans les années 1980, pour les propriétaires qui « ont parié que [les taux] n’allaient pas augmenter, et qui ont perdu leur pari », plusieurs options s’offrent à eux pour faire face à des paiements hypothécaires plus élevés.
« D’abord et avant tout, on reporte les dépenses discrétionnaires. C’est une réalité », a-t-il déclaré. « Vous n’allez donc pas faire les travaux de rénovation, vous allez annuler vos vacances et vous allez probablement réduire vos sorties au restaurant. Est-ce amusant ? Non, bien sûr, mais c’est une bonne solution. »
M. Lee a également suggéré aux propriétaires d’arrondir leurs fins de mois en louant une pièce de leur maison, compte tenu notamment de la crise du logement au Canada.
« Vous pouvez gagner 500 ou 700 dollars de plus par mois. Votre maison est un atout. Si vous êtes prêt à sacrifier un peu de votre propriété pour un étudiant de collège ou d’université, c’est une option qui fonctionne pour certaines personnes. Ce n’est pas le cas pour tout le monde, mais c’est une option », déclare-t-il.
Dans le pire des cas, lorsqu’une personne n’est pas en mesure de payer les mensualités de son prêt hypothécaire, M. Lee recommande d’envisager la « solution ultime et évidemment douloureuse » de vendre sa maison, étant donné le risque de se faire saisir par la banque.
« Il est de loin préférable de vendre la maison et de protéger sa cote de crédit. Si la banque vous saisit, cela se répercute sur votre cote de crédit. Et cela est très, très mauvais », explique-t-il.
« La banque ne vous laissera pas vivre à cet endroit pendant un an sans faire de paiement. Elle peut vous accommoder jusqu’à un certain point en reportant les paiements. Elle peut faire des choses à la marge, pour ainsi dire, mais ils ne vous laisseront pas vivre dans cette maison pendant un an ou deux ans sans faire de paiements. Ils saisiront la maison. »
Modifier les taux hypothécaires
Selon Jack Favilukis, professeur associé à la faculté de commerce et d’administration des affaires de l’université de Colombie-Britannique, les Canadiens les plus touchés par la hausse des taux d’intérêt sont ceux dont l’hypothèque doit être renouvelée dans l’année et ceux qui envisagent acheter une maison.
M. Favilukis pensent que les taux d’intérêt cesseront d’augmenter d’ici un an et commenceront ensuite à baisser, signifiant que les personnes dont le prêt hypothécaire doit être renouvelé « pourraient vouloir passer temporairement à un prêt hypothécaire variable afin d’attendre les hausses de taux, puis revenir à un prêt hypothécaire fixe dans quelques années ».
« Une autre solution serait de contracter un prêt hypothécaire à taux fixe à court terme, d’une durée d’un à deux ans, puis de le renouveler lorsque les taux sont plus bas », dit-il. « Cela implique un certain risque, mais il est justifié si le marché s’avère favorable. »
Selon M. Favilukis, les propriétaires qui sont « prêts à tout pour acheter » devraient opter pour un prêt hypothécaire à court terme ou ouvert, puis passer à un prêt fermé lorsque les taux seront plus bas. « Pour ceux qui ne veulent pas désespérément acheter, il suffit d’attendre un an ou deux que les taux baissent et d’acheter à ce moment-là. »
M. Lee pense également que la Banque centrale pourrait commencer à réduire les taux d’intérêt dès le printemps 2024 si l’inflation continue de baisser.
Selon M. Page, lorsque la banque centrale constatera un ralentissement planifié de l’économie et que le taux d’inflation au Canada revient à son objectif d’environ 2%, « nous pourrions voir les taux d’intérêt directeurs baisser en un an ».
Acheter des produits d’appel
Alors que les hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada devraient contribuer à réduire l’inflation, qui est passée de 8% en juin 2022 à 3,4% en mai, les prix des denrées alimentaires restent obstinément élevés.
Selon Sylvain Charlebois, professeur à l’université Dalhousie et directeur principal du Laboratoire d’analyse agroalimentaire (Agri-Food Analytics Lab), les Canadiens qui cherchent à faire des économies sur les produits alimentaires doivent porter une attention particulière à « où ils font leurs achats et quand ils les font ».
« Essayez de faire vos achats lorsque vous pouvez obtenir de nombreuses réductions. En général, les rabais sont accordés en début de semaine, car les épiciers veulent écouler leurs stocks. Même le dimanche, il arrive que l’on fasse de bonnes affaires », ajoute-t-il. « Ne boycottez pas nécessairement les petits magasins indépendants. Ils font parfois de bonnes affaires. »
M. Charlebois a déclaré que, par rapport à l’année dernière, les produits alimentaires situés au centre des épiceries sont, en comparaison, moins chers que les produits situés en périphérie. Selon lui, il s’agit de bons endroits pour trouver des « produits d’appel », c’est-à-dire des articles que les épiciers vendent à perte afin d’inciter les gens à entrer dans le magasin pour acheter divers produits à forte marge.
« Costco propose des hot-dogs classiques à 1,50 dollar à l’avant du magasin, puis je dirais que les pâtes et les sauces pourraient être un produit d’appel. Ils peuvent vous inciter à acheter d’autres produits, mais si vous êtes discipliné, si vous faites attention, vous pouvez faire des économies », a-t-il déclaré.
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