À 37 ans, Énora vit de manière très simple, « avec le moins de besoins superficiels possibles » dans le petit coin de paradis qu’elle s’est construit près de Nantes. La municipalité de Touches (Loire‑Atlantique) l’a pourtant attaquée en justice, entre autres pour non‑respect des règles d’urbanisme.
À 37 ans, Énora n’a pas eu une vie facile. Une enfance dans un HLM à Nantes, puis trois années de galère pendant lesquelles elle a été SDF, vivant dans sa caravane à droite et à gauche, rapporte le journal local L’Éclaireur.
Puis elle a acheté un terrain à l’automne 2017, ou plutôt une friche qui comportait un « champ de ronces dans lequel il y avait des déchets d’amiante, de ferraille, etc. », comme elle le décrit. Non seulement elle l’a nettoyé et réhabilité, mais cette aide à domicile a aussi auto‑construit une cabane de 18 m2 avec l’aide de son ami menuisier‑charpentier.
Le chalet est un « habitat léger, démontable, construit sur pilotis et donc sans fondations » et ne comporte « pas un centimètre de béton ».
« Une juge très humaine »
Dès 2018, la mairie de Touches a lancé une procédure judiciaire qui a abouti à un procès le 4 mars 2022. Énora était poursuivie pour trois délits : « Exécution de travaux non autorisés par un permis de construire », « Infraction aux dispositions du Plan local d’urbanisme (PLU) » et « Installation irrégulière de caravane pendant plus de 3 mois par an ».
« Je suis tombée sur une juge très humaine, qui s’est vraiment montrée intéressée par mon histoire », raconte la trentenaire, heureuse du dénouement de cette convocation qui lui a bien fait peur.
Une mère gravement malade
Trois facteurs ont joué en sa faveur. D’une part son passé de SDF, d’autre part le fait qu’elle a « vraiment purifié ce terrain », et finalement le fait qu’elle accueille sa mère, gravement malade, environ six mois par an dans la caravane qu’elle a installée dans son petit coin de paradis de 2200 m2 qui comporte un étang.
« Ma mère est en train de mourir d’un cancer. Je l’accueille ici aux beaux jours, pour lui éviter de pourrir toute seule dans son HLM, au 5e étage sans ascenseur… », explique la jeune femme.
Au regard de tout cela, la juge lui a donné le droit de conserver sa cabane que la municipalité demandait qu’elle déconstruise. Elle n’a été condamnée qu’à une amende de 200 €, dont la moitié avec sursis, pour l’infraction aux dispositions du PLU et la non‑déclaration de l’installation de la caravane.
Énora remarque que les gens qui habitent des habitats légers comme le sien sont « souvent stigmatisés » et elle espère que leur dossier sera étudié avec autant de bienveillance que le sien, avec une place pour la discussion.
« Il y a des gens qui squattent des terrains et qui y font n’importe quoi. Ce n’est pas mon cas. Chaque cas devrait être étudié de façon particulière », estime‑t‑elle.
Un mode de vie minimaliste et écologique
Au‑delà des facteurs qui ont été retenus en sa faveur par la juge, d’autres devraient être pris en considération pour autoriser, dans certains cas tout du moins, ce genre d’habitat à l’heure où l’on parle beaucoup d’écologie.
Énora vit de façon permanente dans cette cabane de 18 m2 qu’elle a dessinée elle‑même, de manière minimaliste et donc avec un très faible impact sur la planète. Le bâtiment n’est relié à aucun réseau. Elle utilise essentiellement l’eau de pluie pour ses besoins quotidiens.
Elle a des petits panneaux solaires qui lui assurent un minimum d’électricité qu’elle consomme avec parcimonie. Pas de machine à laver ni de télévision, elle préfère lire, faire de la musique ou peindre.
« L’hiver, quand il n’y a pas assez de soleil pendant un moment, ça m’arrive de passer mes soirées à la bougie », raconte la trentenaire.
Pour se chauffer, un petit poêle lui coûte entre 80 € et 100 € de pétrole par an, et elle a construit des toilettes sèches près de sa cabane.
« J’ai toujours eu envie de vivre proche de la nature, très simplement et avec le moins de besoins superficiels possible », résume Énora, en parlant de son mode de vie.
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