Le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel exige que « toutes les procédures et consultations » soient « respectées », a affirmé dimanche la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati, au lendemain de l’annonce du projet par la maire de Paris. Mais l’Association des descendants de Gustave Eiffel y est opposée.
Anne Hidalgo avait révélé, samedi au quotidien Ouest France, que ces anneaux resteraient au premier étage de la célèbre tour, sans évoquer de concertation sur le sujet. « En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc oui, ils vont rester sur la tour Eiffel », disait-elle. De nouveaux anneaux, « aussi grands mais plus légers », seront fixés « le plus vite possible » sur la tour de fer, ceux actuellement en place étant « trop lourds » pour « résister durablement », poursuit Mme Hidalgo.
Mme Dati, par ailleurs opposante de la maire socialiste au sein du Conseil de Paris, a tempéré cet enthousiasme. « Avant toute prise de décision et toute annonce en la matière, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées », a-t-elle écrit sur X.
« La tour Eiffel est un monument protégé, œuvre d’un immense ingénieur et créateur. Le respect de son geste architectural et de son œuvre nécessite, avant d’y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l’impact, conformément au code du patrimoine », a-t-elle ajouté. La ministre démissionnaire a précisé que l’accrochage des anneaux avait été autorisé « à titre temporaire ».
« La tour Eiffel n’a pas une vocation d’antenne publicitaire »
L’Association des descendants de Gustave Eiffel (AGDE) a également affirmé « sa désapprobation ». « Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction il y a 135 ans le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d’une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu’en soit le prestige », a-t-elle écrit dans un communiqué. Savin Yeatman-Eiffel, vice-président de l’association des descendants de Gustave Eiffel, a également expliqué que la façade de la tour est régulièrement « utilisée pour mettre en valeur de grande cause », rapporte BFMTV. Il redoute qu’en associant « définitivement la tour avec une image particulière », cela ne soit plus possible.
« Que les anneaux restent un peu plus longtemps que les Jeux paralympiques, pourquoi pas ? Nous n’y voyons pas d’inconvénient », a déclaré à l’AFP son président, Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils de Gustave Eiffel. « Mais la tour Eiffel n’a pas une vocation d’antenne publicitaire. Anne Hidalgo aurait sûrement dû dire qu’elle souhaitait garder les anneaux olympiques, pas qu’elle l’avait décidé, et demander l’avis du Conseil de Paris et de personnalités compétentes », a-t-il ajouté.
La tour Eiffel reste, à quelques nuances de peinture près, et hormis les effets des évolutions technologiques, la même que celle érigée par Gustave Eiffel pour l’Exposition universelle de 1889. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1964.
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