Le « bonus réparation », aide à la réparation des appareils électriques et électroniques, a connu depuis quatre mois un bon démarrage, alors que les déchets dans cette catégorie de produits représentent toujours environ 1,8 million de tonnes chaque année, selon l’éco-organisme ecosystem.
Ce bonus, créé par la loi pour inciter les Français à davantage faire réparer et ainsi allonger la durée de vie de leurs équipements, a été mis en place le 15 décembre, et va de 10 à 45 euros selon les appareils. Est aussi proposée une liste de réparateurs, labellisés « QualiRépar », artisans ou gros distributeurs (1200 aujourd’hui, 3000 attendus à la fin 2023).
En quatre mois, plus de 20.000 utilisateurs y ont eu recours, avec un bonus moyen de 24 euros, selon un bilan présenté mercredi. En tête des produits les plus réparés, le lave-linge et le lave-vaisselle, puis le téléphone. Plus d’un appareil sur deux n’a pas eu besoin de pièce détachée, indique à l’AFP ecosystem, qui prévoit « a minima » 500.000 réparations prises en charge cette année.
De 2022 à 2027, l’objectif est d’allouer 410 millions d’euros de bonus, un budget financé par l’ « éco-contribution » incluse dans le prix de tous les appareils. « On est bien parti », estime Nathalie Yserd, directrice d’ecosystem. L’éco-organisme, tourné à sa création en 2006 vers le recyclage, s’attache désormais à allonger la durée des produits via la réparation et le réemploi.
Avec 1,8 million de tonnes estimées en 2022, le tonnage de déchets annuel dans ce type de produits a retrouvé son niveau d’avant-Covid. Environ 61% sont collectés correctement. Des solutions plus nombreuses existent pour leur donner une seconde vie (don, reconditionnement…) et « le citoyen porte un regard plus responsable sur sa façon de consommer, » estime Mme Yserd : la réparation, c’est bon pour l’emploi local, les ressources naturelles, le porte-monnaie.
Réemploi de près de 500.000 appareils
De nouvelles formes de collecte sont disponibles pour mieux récupérer ces équipements. Par exemple la plateforme jedonnemonelectromenager.fr propose une collecte à domicile gratuite et sur rendez-vous. Testé dans une centaine de communes franciliennes, le dispositif sera étendu à toute l’Île-de-France en cours d’année et « prochainement » dans le Sud-Est. Une part des appareils récupérés approvisionnera les structures d’économie solidaire (qui réparent et reconditionnent) : ces partenaires ont déjà permis en 2022 le réemploi de près de 500.000 appareils.
En améliorant la collecte, le secteur veut aussi lutter contre les filières illégales, « préoccupation croissante » avec la montée des prix des métaux : ces filières accaparent chaque année environ 450.000 tonnes d’équipements, récupérés par exemple sur les trottoirs avant d’être compactés puis exportés, non dépollués.
Or sur fond de crise écologique, le traitement des métaux, des plastiques mais aussi des gaz à effet de serre contenus dans les réfrigérateurs est un sujet majeur. Un foyer français moyen possède en moyenne une centaine d’appareils électriques, luminaires inclus, a montré une étude de la filière avec l’Ademe. Ecosystem invite à passer en revue dans ses tiroirs ou encore dans son garage tous ces matériels gardés « au cas où ». « Un appareil stocké vieillit, cela lui fait perdre une chance d’avoir une seconde vie », souligne Claire Lemarchand, chargée de mission « sensibilisation » chez ecosystem.
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