Apple a franchi lundi le seuil symbolique des 3.000 milliards de dollars de capitalisation, une première dans l’histoire boursière, qui témoigne du succès d’un groupe dont la valeur a quasiment décuplé depuis le départ de l’emblématique Steve Jobs.
Cette incursion n’aura été que de courte durée, l’espace de quelques secondes un peu avant 19H00 GMT, le titre ayant perdu un peu de terrain par la suite.
Vers 20H10 GMT, l’action était en hausse de 2,47%, à 181,96 dollars. AAPL, les initiales du titre coté à la Bourse électronique Nasdaq, pesait, à cet instant de la séance, 2.987 milliards de dollars.
Microsoft est la seule autre entreprise au monde dont la valeur en Bourse dépasse 2.000 milliards de dollars.
Devenu, début août 2018, la première entreprise à passer le cap de 1.000 milliards de dollars, 38 ans après son introduction en Bourse, Apple n’a eu besoin que de deux ans pour franchir 2.000 milliards, puis 16 mois pour aller au-delà de 3.000 milliards.
Rien ne semble pouvoir arrêter la progression du cours d’Apple, qui a pourtant déçu les analystes lors de son dernier trimestre, achevé fin septembre et publié fin octobre.
La pénurie de silicone, composant essentiel dans la fabrication de puces électroniques, ainsi que des perturbations liées au coronavirus dans les usines sous-traitantes du groupe en Asie du Sud-Est, ont fait perdre à Apple environ six milliards de dollars de ventes.
Lors de la présentation de ces résultats, le directeur général Tim Cook avait expliqué s’attendre à ce que l’impact soit au moins aussi important sur le trimestre suivant, qui couvrait les fêtes de fin d’année.
Malgré ces difficultés, la firme prévoyait tout de même de réaliser un chiffre d’affaires record durant le trimestre allant d’octobre à décembre, le premier de son exercice 2021/22.
Une société tirée par les ventes de l’iPhone
Quelque 45 ans après sa fondation sur l’idée du micro-ordinateur grand public, Apple est une société tirée par les ventes de l’iPhone.
Son produit phare, lancé en 2007, a généré quelque 191,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires durant son exercice 2020/21 (d’octobre à septembre), de très loin un record.
Il y a dix ans, les critiques s’inquiétaient du départ du cofondateur Steve Jobs, contraint de lâcher les rênes début 2011 quelques mois avant son décès, le 5 octobre de la même année.
Son successeur, Tim Cook, n’avait pas, disait ses détracteurs, le charisme, l’esprit d’innovation, d’entrepreneuriat ou le génie marketing de Steve Jobs, capable d’inventer Apple, puis de le réinventer à la fin des années 90.
Mais cet ingénieur à l’allure austère a vite séduit Wall Street, avec ses orientations stratégiques claires, son pragmatisme et sa décision de développer l’offre de contenus et de services d’Apple.
L’activité services, qui va d’Apple Music au service de streaming Apple TV+ en passant par le stockage de données et images iCloud ou le terminal de paiement virtuel Apple Pay a explosé, au point de multiplier son chiffre d’affaires par trois ces cinq dernières années.
68 milliards de dollars de revenus
Avec 68 milliards de dollars de revenus en 2020/21, ce pôle service représente quasiment 20% du chiffre d’affaires du groupe de Cupertino (Californie).
Ce nouveau moteur de croissance, ajouté au succès de l’iPhone 13, lancé en septembre et qui vient de terminer deux mois d’affilée en tête des ventes de smartphones en Chine, devrait porter la valeur du géant californien encore plus loin, selon Dan Ives, analyste de Wedbush Securities.
Même les assauts dont il est l’objet ces dernières années de la part de concurrents ou de régulateurs, qui lui reprochent son écosystème fermé et exclusif, ne semblent pas affecter la popularité du titre auprès des investisseurs.
Le groupe est, en effet, sous le coup d’une procédure de l’Union européenne pour avoir « faussé la concurrence » via son magasin d’applications App Store, qui facture généralement de 15 à 30% de commission aux éditeurs d’applications.
En septembre, une juge fédérale américaine a interdit à Apple d’imposer aux éditeurs d’utiliser son système de paiement pour leurs applications, tout en estimant que le fabricant de l’iPhone n’était pas en situation de monopole illégal.
Le groupe a récemment fait quelques concessions, pour permettre aux éditeurs de contourner, sous certaines conditions, ce système de paiement.
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