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Après les JO d’hiver 2022, la Chine constituera une plus grande menace pour les démocraties, prévient un observateur

décembre 17, 2021 8:08, Last Updated: décembre 17, 2021 8:08
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Le régime communiste chinois constituera une menace plus importante pour l’ordre international fondé sur l’État de droit suite aux Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin, a averti un observateur spécialisé dans la question chinoise.

« Le régime va se montrer, je pense, encore plus hostile qu’avant à l’ordre établi », a déclaré Bradly Thayer, ajoutant que les Jeux allaient encourager Pékin à accroître sa pression contre certaines démocraties, comme l’Inde et Taïwan notamment.

M. Thayer est l’un des membres fondateurs du groupe américain Committee on the Present Danger : China (CPDC). Il est également coauteur du livre How China Sees the World (Comment la Chine voit le monde). Il a formulé sa mise en garde au 15 décembre, lors d’un webinaire d’EpochTV intitulé « China’s Genocide Games » (Les Jeux chinois du génocide).

La Chine avait déjà accueilli les Jeux olympiques d’été en 2008. Selon M. Thayer le Parti communiste chinois (PCC) voit dans ces jeux une occasion d’accroître son « prestige » et de « forcer le monde à reconnaître ce qu’il a accompli ».

« Cela permet également à Pékin de faire passer le message selon lequel l’avenir appartient à la Chine », a-t-il ajouté.

Tandis qu’à l’intérieur de ses frontières, les violations actuelles des droits de l’homme « continueront et se renforceront sûrement »  tout au long de l’année qui suivra les Jeux.

Les Jeux olympiques d’hiver de 2022 devraient débuter à Pékin le 4 février prochain et se terminer le 20 février.

Plus d’une demi-douzaine de pays ont annoncé un boycott diplomatique des JO, dont l’Australie, la Belgique, le Canada, la Lituanie, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’administration Biden a annoncé le boycott le 6 décembre, déclarant que Washington « ne peut pas continuer à faire des affaires comme si de rien n’était » face au « génocide et aux crimes actuels contre l’humanité » perpétrés par le régime communiste.

En réaction, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’il prendrait des « contre-mesures absolues » et que les États-Unis « paieront le prix » pour cette décision.

Des militants des droits de l’homme portent des banderoles lors d’une manifestation à Taipei contre les Jeux olympiques de Pékin 2022. Le 10 décembre 2021, à l’occasion de la Journée des droits de l’homme. (Sam Yeh/AFP via Getty Images)

Le 13 décembre, une coalition de plus de 250 groupes différents (Tibétains, Ouïghours, Hongkongais, Chinois, Mongols du Sud, Taïwanais, etc.) a publié une lettre ouverte, appelant les dirigeants de l’Union européenne à boycotter les Jeux.

Le fait que le régime chinois ait été autorisé à accueillir l’événement constitue un « échec moral de l’Occident », a fait valoir M. Thayer. Quant au boycott diplomatique américain, ce n’est que « le strict minimum », selon lui, de ce que les États-Unis devaient faire.

« L’administration Biden aurait dû faire tellement plus. Elle aurait dû travailler bien plus tôt, afin de mettre en place une coalition de nations pour envoyer des signaux très importants au régime chinois », a-t-il poursuivi.

Certains parlementaires américains ont appelé l’administration Biden à imposer un boycott total des Jeux, refuser la participation des athlètes américains à l’événement.

D’autant que la sécurité même des athlètes américains, également abordée lors du webinaire, est problématique. La porte est grand ouverte pour le régime chinois tenté de les prendre en otage en guise de représailles.

Sur cette question, Laura Harth, directrice de campagne et militante des droits de l’homme au sein de l’organisation Safeguard Defenders basée à Madrid, a déclaré : « Je dirais que c’est trop tiré par les cheveux… Imaginez le retour de bâton. »

Cependant, elle a expliqué que l’inquiétude est toujours présente compte tenu des antécédents du régime en matière de diplomatie des otages et d’interdiction de sortie.

« Je serais très prudente si je n’étais qu’une athlète. Et je serais très prudente si j’étais le gouvernement ou le comité national olympique qui les envoie », a-t-elle précisé.

Actuellement, les conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères sur la Chine avertissent les citoyens américains que Pékin « applique arbitrairement les lois locales » et qu’ils peuvent être détenus à tort ou faire l’objet d’une interdiction de sortie du territoire « sans procédure légale régulière ». En outre, ils indiquent que le régime chinois utilise la détention arbitraire pour « obtenir un pouvoir de négociation sur les gouvernements étrangers ».

Mme Harth a cité le cas de Jeff Harper, un ancien joueur de basket-ball de l’université Iowa Wesleyan. Jeff Harper a été maintenu en isolement dans un appartement dans la ville de Shenzhen, dans le sud de la Chine, pendant 8 mois avant d’être libéré en septembre 2020. Il a été placé en détention et accusé d’avoir causé la mort d’un homme à la suite d’une altercation.

Dans un rapport récent de Safeguard Defenders, Jeff Harper a déclaré avoir perdu 18 kg pendant son isolement. On cite ses propos : « Tout au long de la journée, je faisais des pompes et des exercices ou je m’asseyais. Je fixais la fenêtre et regardais les avions passer en espérant que ce jour passerait. »

« Donc, je veux dire, c’est déjà arrivé. Pourquoi pas à nouveau ? » a ajouté Mme Harth.


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