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Une « humiliation » : Paris envisage de « riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade »

janvier 11, 2025 9:20, Last Updated: janvier 11, 2025 9:32
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« L’Algérie cherche à humilier la France » qui ne s’interdit pas de « riposter » : le renvoi vers Paris d’un influenceur algérien expulsé vers son pays a suscité vendredi la colère du gouvernement et envenimé des relations franco-algériennes déjà tendues.

Trois Algériens et une Franco-algérienne ont été récemment interpellés pour avoir mis en ligne des contenus haineux envers la France, incitant notamment à « brûler vif, tuer et violer », tout en appelant à des actes violents, souvent à l’encontre d’opposants au régime algérien.

« Un seuil extrêmement inquiétant »

« On a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant », a estimé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, un des poids lourds du gouvernement de François Bayrou. « L’Algérie cherche à humilier la France », a-t-il également ajouté.

« Je pense que la France ne peut pas supporter cette situation », a-t-il encore dit, en appelant à « évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie » pour « défendre nos intérêts ».

Alors que le Président Emmanuel Macron avait entamé en 2022 un « rapprochement » avec l’Algérie sur « la question du passé colonial », les sujets de tensions se sont accumulés entre les deux pays, partenaires au niveau économique et sécuritaire.

« Doualemn », influenceur de 59 ans, avait été interpellé à Montpellier dans le sud de la France, après une vidéo litigieuse sur TikToK puis mis dans un avion jeudi après-midi pour l’Algérie d’où il a été renvoyé en France le soir même, l’Algérie l’ayant « interdit de territoire », selon le ministère de l’Intérieur.

« J’ai pris un arrêté d’expulsion et les autorités algériennes n’ont pas voulu le laisser débarquer sur le sol algérien en contradiction totale avec les règles », a affirmé M. Retailleau.

La France n’aura pas « d’autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade », a renchéri vendredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, après le renvoi par Alger de l’influenceur algérien expulsé par Paris.

Parmi « les leviers que nous pourrions activer » figurent « les visas (…), l’aide au développement » ou encore « un certain nombre d’autres sujets de coopération », a-t-il détaillé sur la chaîne LCI, en se disant « stupéfait » que « les autorités algériennes aient « refusé de reprendre un de leurs ressortissants », dont le dossier est désormais « judiciarisé » en France.

Dénoncer l’accord franco-algérien de 1968

De son côté, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal, appelle à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, pour « poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie ».

L’influenceur a été replacé dans la soirée en centre de rétention administrative en région parisienne.

Dans sa vidéo, « Doualemn » appelait à « donner une sévère correction à un homme semblant résider en Algérie », avait précisé mardi le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent.

Selon plusieurs opposants algériens en France, interrogés par l’AFP, ces messages se sont intensifiés après que la France a changé de doctrine sur le Sahara occidental.

Cette ex-colonie espagnole au statut non défini à l’ONU est le théâtre d’un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Le président Emmanuel Macron s’est aligné fin juillet sur l’Espagne et les États-Unis, estimant que l’avenir du Sahara occidental s’inscrivait « dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Ce qui a causé un réchauffement avec Rabat et une nouvelle crise avec Alger.

Autre sujet de tension, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade, est incarcéré depuis mi-novembre en Algérie pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

« L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est », avait dit M. Macron devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée.

Une « immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne », a réagi le ministère algérien des Affaires étrangères.

Délivrer « moins de visas »

En déplacement à Nantes (ouest), siège du service central d’Etat civil, M. Retailleau a aussi annoncé qu’il souhaitait à l’avenir que la France délivre « moins de visas ». Les visas, bien sûr, c’est un élément de l’influence de la France, mais c’est aussi un élément de la maîtrise de l’immigration », a-t-il déclaré.

« Je souhaite qu’on puisse surveiller de très très près les 20 postes consulaires qui sont à l’étranger et qui distribuent l’essentiel du nombre des visas pour la destination France », a-t-il plaidé.

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