La municipalité du Mas-d’Azil (Ariège) veut créer une liaison piétonnière entre le village et la grotte préhistorique. Le problème est que son plan implique d’abattre un alignement de 24 marronniers centenaires, ce à quoi s’oppose un groupe de citoyen qui a lancé une pétition.
Le projet a été voté le 14 septembre dernier par le conseil municipal : la nouvelle liaison piétonnière implique l’abattage de 24 arbres centenaires dès le début de l’année 2022. Un collectif composé d’une centaine de citoyens, appelé symboliquement Les Marronniers, s’oppose farouchement à l’abattage des arbres, questionnant la légalité de celui-ci. Une pétition vient d’être lancée, déjà signée par plus de 700 personnes, rapporte La Dépêche.
La centaine de membres du collectif assure être d’accord avec le projet de liaison piétonnière, mais contre l’abattage des marronniers, déplorant que la mairie n’a pas étudié d’autres alternatives. Raymond Berdou, le maire, répond que « nous n’avons pas d’alternatives. Il y a les normes en terme de largeur à respecter et la fréquentation du site de la grotte depuis sa revalorisation en 2013 nous impose de nous adapter ».
L’édile ajoute par ailleurs, en entrevue à France 3, que « sur ces 24 arbres, plusieurs devaient être coupés car ils sont malades ». Selon La Dépêche, il aurait déclaré que seulement deux des marronniers sont malades et dangereux. Un autre argument avancé par le premier élu est que la mairie a déjà pris des mesures compensatoires en plantant cinquante arbres sur la commune.
De son côté, le collectif déplore le fait qu’aucune consultation publique n’a été faite sur ce projet, et que la mairie ne prend en compte que l’intérêt des 35 000 touristes qui viennent visiter la grotte chaque année et pas celui des 1 150 habitants du Mas-d’Azil.
Ce 22 décembre au soir, une trentaine de membres des Marronniers se sont réunis malgré le froid devant la mairie pendant que se tenait le conseil municipal, où le public n’avait pas le droit d’entrer. « On nous interdit l’accès au conseil pour soit disant respecter les mesures sanitaires mais nous, nous pensons plutôt que le maire ne souhaite pas dialoguer sur ce sujet », regrettent Danielle Michaut et Marc Hérault. Une dizaine de personnes du collectif ont fini par avoir l’autorisation d’assister au conseil municipal.
Une loi qui interdit l’abattage d’arbres alignés
L’article L. 350-3 du Code de l’environnement, issu de la loi de reconquête de la biodiversité de 2016, stipule : « Les allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l’objet d’une protection spécifique. »
Évidemment, il y a certaines exceptions à cette interdiction d’abattage, comme dans les cas où il y a danger pour la sécurité des personnes ou des biens ou encore un danger sanitaire pour les autres arbres.
Des alternatives ?
Le collectif Les Marronniers réclame une consultation publique et l’étude d’alternatives par la mairie. Il soutient dans sa pétition que « plusieurs alternatives existent, dont une proposée par le CAUE (conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) qui a été mandaté par la mairie pour réaliser une étude dans laquelle il propose de faire le chemin côté gauche pour éviter l’abattage des arbres ».
Alors que le regroupement citoyen reproche à l’édile de rejeter toutes les alternatives, ce dernier rétorque : « Pour passer côté talus il faudrait buser le fossé sur toute sa longueur alors qu’il est très utile pour drainer les eaux notamment pendant les orages, de plus au dessous se trouve la conduite en fonte qui alimente en eau potable tout le canton ». Sans compter que, selon Raymond Berdou, « il faudrait attaquer la roche pour respecter la largeur minimum, c’est une autre paire de manche. »
L’abattage des arbres est prévu au début de l’année 2022 pour que les travaux d’aménagement de la liaison piétonnière puissent commencer au mois de mars.
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