Par 408 voix pour, 87 contre et 53 abstentions, l’Assemblée nationale a adopté mercredi 7 juin, en première lecture, le projet de loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030, qui alloue 413 milliards d’euros aux armées françaises sur cette période.
Majorité présidentielle et droite votent pour
Examiné depuis début avril à l’Assemblée nationale, en commission puis dans l’hémicycle, ce texte a recueilli, outre celui de la majorité présidentielle, le ralliement de l’ensemble des Républicains : il « permet de préserver la sécurité de la France sans gagner en influence », estiment-ils. Jean-Louis Thériot a fait valoir que son groupe « [avait] obtenu beaucoup », nommant les précisions obtenues par des amendements sur la traçabilité des 13 milliards de ressources extrabudgétaires, ou la hausse des moyens capacitaires militaires dans plusieurs territoires ultramarins, notamment à Mayotte.
Après une période d’incertitude, les 61 députés de droite présents en hémicycle ont donc voté pour, à l’image de l’ensemble des députés du Rassemblement national dans l’enceinte de l’Assemblée. Après avoir fustigé des « armées meurtries par des décennies de coupes budgétaires », Laurent Jacobelli a défendu au nom de son parti politique un vote « sans enthousiasme », ajoutant néanmoins que ce texte comprenait « de véritables morceaux de RN dedans ». Le député a, en revanche, étrillé l’objectif « illusoire, naïf et dangereux » de développement des efforts en matière de défense européenne portés par cette LPM.
La gauche vote contre ou s’abstient
À gauche, La France insoumise (LFI) et le groupe Gauche démocrate et républicaine (Communistes) ont voté contre, tandis qu’écologistes et socialistes faisaient le choix de l’abstention.
LFI n’avait pas fait mystère de son opposition au texte législatif : en mai, elle dévoilait un contre-projet pour fustiger la vision « occidentaliste » de la majorité et proposer en alternative « une politique indépendante hors de l’OTAN au service de la paix ».
S’il a noté des « avancées notables », le député communiste Fabien Roussel (Gauche démocrate et républicaine) a quant à lui expliqué le choix défavorable de son groupe en pointant du doigt une « stratégie militaire toujours au service de l’OTAN et des Etats-Unis », un « modèle d’armée que nous ne partageons pas » et la rénovation de la dissuasion nucléaire qu’il juge disproportionnée.
Tout en donnant son approbation à la pérennisation de la dissuasion nucléaire et de plusieurs dispositions en faveur des personnels de la Défense, Mélanie Thomin (Socialistes) a, elle, déploré « un effort [financier] réel bien en-deçà de la somme historique annoncée », celui-ci étant concentré après 2027. La présidente du groupe Ecologiste, Cyrielle Chatelain, qui s’est également murée dans l’abstention, a pour sa part fait valoir une « opportunité ratée » et dénoncé des « avancées bien trop timides » en ce qui concerne la défense européenne, « seul chemin pour que l’Europe et la France conservent une voix dans le monde ».
Le texte doit maintenant poursuivre son cheminement institutionnel au Sénat, où il sera examiné pendant deux semaines. Pour l’exécutif, l’objectif est de le promulguer avant la date très symbolique de la fête nationale du 14 juillet.
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