Réaliser une œuvre d’art plus petite qu’une tête d’épingle, c’est un peu comme de vivre le cours de la vie.
Demandez à l’artiste de microsculpture Marie Cohydon, 50 ans, dont les créations miniaturisées lui ont appris à « éviter de croire que l’on a le contrôle absolu de la situation » – surtout quand on est mère d’un enfant autiste. « J’ai dû faire face à l’autisme de mon fils, une épreuve à laquelle je n’étais pas préparée, et qui a provoqué de nombreuses confrontations entre les crises, le stress et les nuits blanches », a‑t‑elle confié à Epoch Times. « Je pense que la microsculpture m’a sauvée du désespoir. »
La créatrice de meubles et bijoutière de l’est de la France a commencé à sculpter ses minuscules œuvres d’art il y a environ 10 ans, après avoir acheté un microscope. Et le reste est entré dans l’histoire. « Je me suis retrouvée le soir, sous mon microscope, les yeux rivés sur le minuscule objet », raconte‑t‑elle. « J’ai observé que mon rythme cardiaque décélérait et que mon esprit voyageait, j’ai ressenti un dépaysement, comme une vue aérienne des choses. »
« Un soir, j’ai décidé de sculpter une tige en plastique rouge qui traînait sur mon bureau, elle est devenue une voiture, de type Porsche… elle mesurait un millimètre. »
Ce n’était pas tout à fait parfait, mais suffisamment pour qu’elle soit fascinée.
À l’aide de colle séchée, de plastique, de fil d’argent, d’aluminium, de copeaux de bois, de graphite, de papier, de cheveux humains, de poils de brosse, d’aiguilles à coudre et de peinture aquarelle, elle fabrique des hirondelles, des toucans, des pies et d’autres oiseaux microscopiques – parce que son fils adore les oiseaux – ainsi que des micro‑maisons, des arbres, des chiens, des meubles et de minuscules dragons. « Cela me prend entre trois semaines et deux mois, parfois cinq mois si la scène est grande », a‑t‑elle précisé.
À cette échelle, toutes les petites pièces ont tendance à s’envoler et on ne peut rien mesurer, dit Marie. On ne peut pas coller correctement et, lorsqu’on essaye de les assembler, les minuscules parties ont tendance à se repousser comme de la poussière. Parmi les nombreux défis à relever, il y a celui de peindre les objets avec un pinceau #000, en appliquant une trace insignifiante de peinture qui sèche très, très vite. « Accepter le fait que la peinture gâche tout à la fin du projet, et que tout devient complètement regretté », ajoute‑t‑elle.
La réalisation de ses créations a appris à Marie une chose ou deux sur la vie. « Il faut être conscient que l’on peut perdre l’objet à tout moment, il faut aussi savoir perdre pour gagner, recommencer encore et encore, et se remettre en selle », a‑t‑elle déclaré. « C’est ça la microsculpture, et peut‑être aussi une certaine façon de vivre. » Lorsqu’elle se heurte à un obstacle, se retirer pendant quelques jours peut faire des miracles. « Je reviens, et comme par miracle, une solution est là », ajoute‑t‑elle.
Marie s’étonne d’avoir des collectionneurs pour ses œuvres dans le monde entier, et envisage un jour d’avoir son propre musée personnel et peut‑être même une école.
Voici d’autres micro‑œuvres d’art sculptées par Marie Cohydon :
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