Hannah Arensman, 35 fois championne d’Amérique de cyclocross, a décidé de prendre sa retraite à l’âge de 25 ans à la suite d’une défaite face à une concurrente transgenre. Elle fait part de sa décision avec 67 athlètes féminines et sympathisantes dans un récent mémoire d’amicus curiae de la Cour suprême (pdf) en faveur d’une loi de la Virginie-Occidentale qui empêcherait les hommes biologiques de pratiquer des sports féminins.
Dans sa déclaration, Hannah Arensman évoque sa dernière course dans la division féminine élite des championnats nationaux de cyclo-cross de l’UCI, fin décembre, où elle a terminé à la quatrième place, entourée de part et d’autre par des concurrents qu’elle identifie comme des coureurs masculins. « J’ai terminé à la quatrième place, flanquée de part et d’autre de coureurs masculins ayant obtenu les troisième et cinquième places », peut-on lire dans sa déclaration.
Elle raconte la charge émotionnelle que cela a eu sur elle et sa famille : « Ma sœur et ma famille ont sangloté en regardant un homme terminer devant moi, après avoir été témoins de plusieurs interactions physiques avec lui tout au long de la course. »
En outre, Hannah Arensman exprime sa frustration quant au fait qu’elle a certainement été écartée de la sélection internationale de l’équipe américaine aux Mondiaux de cyclo-cross en février 2023 en raison d’un concurrent masculin. « Il m’est difficile de penser qu’il est tout à fait possible que j’ai été mise à l’écart à cause d’un concurrent masculin. »
Dans son compte rendu détaillé, Hannah Arensman fait part de son mécontentement face à ce qu’elle perçoit comme une inégalité de traitement : « Il est de plus en plus décourageant de s’entraîner aussi dur que je le fais pour perdre contre un homme qui a l’avantage injuste d’un corps androgénéisé qui lui donne intrinsèquement un avantage évident sur moi, peu importe l’intensité de mon entraînement.
Dans sa déclaration, elle exprime également son inquiétude pour les jeunes filles qui entrent dans le domaine des sports de compétition : « J’ai de la peine pour les jeunes filles qui apprennent à concourir et qui grandissent à une époque où elles n’ont plus aucune chance d’être les nouvelles détentrices de records et championnes de cyclisme. »
Exprimant sa frustration et sa déception, Hannah Arensman critique les autorités pour ne pas avoir assuré une compétition équitable dans les sports féminins : « Je me suis sentie profondément en colère, déçue, négligée et humiliée par le fait que les responsables des sports féminins ne jugent pas nécessaire de protéger les sports féminins afin de garantir une compétition équitable pour les femmes.
Sa déclaration et celles d’autres athlètes féminines privées de leurs droits sont diffusées par le Conseil indépendant du sport féminin.
Bataille juridique
Selina Soule, championne d’athlétisme, s’est imposée comme une figure centrale dans la lutte pour le rétablissement de l’équité dans le sport féminin. Alors qu’une bataille juridique se profile à l’horizon, Selina Soule cherche à rallier le soutien des personnes concernées par cette question controversée.
Selina Soule a qualifié la situation de « désastreuse », exprimant son inquiétude quant à l’avenir du sport féminin. « Il est extrêmement regrettable que des femmes prennent leur retraite ou changent de discipline parce qu’elles sont obligées de concourir contre des hommes biologiques qui, s’ils concouraient dans la catégorie masculine, seraient à peine médiocres. Mais chez les femmes, ils dominent le terrain, et c’est une situation très, très frustrante », a-t-elle déclaré à Fox News le 24 mai. « Cela ne devrait pas se produire. Les sports féminins devraient être préservés en tant que sports féminins ».
L’expérience de Selina Soule, qui s’est mesurée à des hommes biologiques au cours de ses études secondaires, l’a incitée à lancer un appel à l’action. « Tous ceux qui ont été confrontés à ce problème doivent s’exprimer et demander l’équité. »
En 2020, Selina Soule, ainsi que d’autres élèves-athlètes, ont intenté une action en justice contre l’Association des écoles du Connecticut. L’action contestait une décision de l’État qui autorisait les étudiants transgenres à participer à des activités sportives conformes à leur identité de genre. Bien que le juge ait rejeté l’action en justice pour des raisons de procédure, Selina Soule, soutenue par l’Alliance Defending Freedom, se prépare à faire appel de la décision.
Selon Christiana Kiefer, l’avocate de Selina Soule, les répercussions de la politique actuelle sont considérables. « Les filles méritent de concourir sur un pied d’égalité et Selena a été mise à l’écart dans son propre sport, ce qui constitue une violation flagrante du titre IX », a déclaré Me Christiana Kiefer lors de l’émission de Fox News.
Le 6 avril, le département de l’Éducation des États-Unis (DOE) a publié un avis de proposition de réglementation sur l’admissibilité sportive des élèves transgenres qui participent à des sports scolaires. Certains États ont récemment interdit à ces élèves de participer à des équipes différentes de celles de leur sexe biologique.
La proposition de l’administration Biden, comme expliqué dans le Registre fédéral, « réglementerait l’adoption ou l’application par un bénéficiaire de critères liés au genre. Ces critères limiteraient ou refuseraient l’éligibilité d’un étudiant à participer à une équipe sportive masculine ou féminine en accord avec son identité de genre ».
Officiellement, la proposition de modification du règlement est intitulée « Non-discrimination sur la base du genre dans les programmes ou activités d’éducation bénéficiant d’une aide financière fédérale : Critères d’éligibilité liés au genre pour les équipes sportives masculines ou féminines ».
Un groupe américain conservateur de surveillance, Citizens Defending Freedom, a encouragé les gens à inonder la page en ligne du Registre fédéral de commentaires sur la proposition de modification de la règle du Titre IX.
Darlene McCormick Sanchez a contribué à cet article.
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