Au moins 632 personnes ont trouvé la mort dans un puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique à Marrakech, haut lieu du tourisme, et plusieurs autres villes, selon un nouveau bilan officiel.
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers.
Le séisme a entraîné la mort de 632 personnes, selon le ministère de l’Intérieur. Un précédent bilan faisait état de 296 morts. Selon la même source, 329 personnes ont été blessées, dont 51 dans un état grave.
Importants dégâts
D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Selon des images reproduites par les médias et sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. Des images ont montré une partie d’un minaret qui s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
Une correspondante de l’AFP a vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol. « On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c’était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J’ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d’Al-Haouz, ndlr). J’ai du mal à y croire car il n’y a pas plus de deux jours j’étais avec eux », raconte à l’AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.
« Chanceuses d’être toujours en vie »
Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s’apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d’un restaurant avec des amies « quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué ». « Après, on a essayé d’aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain mais c’était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris de partout, ce n’était pas très safe. C’est la première fois qu’on assiste à un séisme. Quand l’adrénaline est retombée, on s’est rendu compte qu’on était très chanceuses d’être toujours en vie », ajoute-elle.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vrai catastrophe, la folie », raconte à l’AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
Cris et pleurs
Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés. « On avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables », affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, a adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre, se disant dans un message sur X (ex-Twitter) « extrêmement peiné par les pertes de vies ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé lui aussi un message de condoléances après ce tremblement de terre « dévastateur », évoquant des « nouvelles terribles en provenance du Maroc ».
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.
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