Les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine vont s’entretenir jeudi soir une seconde fois sur la crise ukrainienne, dans une volonté de dialogue après plusieurs mois de joutes oratoires.
« J’ai clairement dit au président Poutine, que le temps où les Etats-Unis se soumettaient aux actes agressifs de la Russie (…) était révolu », avertit Joe Biden le 4 février, deux semaines après son investiture.
Il cite l’ingérence russe dans les élections américaines, les cyberattaques et « l’empoisonnement de citoyens », allusion à l’opposant Alexeï Navalny.
Le lendemain, le Kremlin regrette « une rhétorique très agressive et pas constructive ».
Lors d’un entretien télévisé le 17 mars, Joe Biden provoque la première crise diplomatique de son mandat.
– « Pensez-vous que (Vladimir Poutine) est un tueur ?, lui demande le journaliste.
– Oui, je le pense », répond-il, sans préciser s’il fait référence à Alexeï Navalny. « Vous verrez bientôt le prix qu’il va payer ».
Vladimir Poutine « en paiera les conséquences »
Interrogé sur les ingérences électorales russes en 2016 et en 2020, il répète que Vladimir Poutine « en paiera les conséquences ».
Moscou rappelle son ambassadeur aux Etats-Unis. Un mois plus tard, l’ambassadeur américain à Moscou rentre à Washington.
Le lendemain, Vladimir Poutine réplique: « C’est celui qui le dit qui l’est! Ce n’est pas juste une expression enfantine, une blague (…), nous voyons toujours en l’autre nos propres caractéristiques ».
Il propose une « discussion » diffusée en direct: « Cela serait intéressant pour le peuple russe, le peuple américain et pour beaucoup d’autres pays ».
Silence américain.
Le 15 avril, Joe Biden approuve une salve de sévères sanctions financières et diplomatiques, qui s’ajoutent à des mesures prises en mars après l’affaire Navalny.
Entrevue à Genève
« Le moment de la désescalade est venu », lance-t-il néanmoins, proposant un sommet bilatéral « cet été en Europe ».
Le 16 juin, après 3H30 d’entrevue à Genève, les deux dirigeants saluent des entretiens à la tonalité « positive » (Biden), « constructive » et sans « aucune animosité » (Poutine).
« C’était important de se rencontrer en personne », affirme l’Américain. Il met en garde sur d’éventuelles cyberattaques contre 16 « infrastructures critiques intouchables » (énergie, distribution d’eau…).
Vladimir Poutine annonce le retour des ambassadeurs à leurs postes respectifs.
Vague d’attaques au « rançongiciel »
Le 9 juillet, Joe Biden appelle son homologue russe pour lui demander d’agir contre une vague d’attaques au « rançongiciel » contre des entreprises américains attribuées à des hackers russes.
La discussion « s’est bien passée, je suis optimiste », déclare-t-il.
« Vladimir Poutine a noté que, malgré la volonté russe d’aider à lutter contre les cybercriminels, nous n’avons reçu ces derniers mois aucune demande » d’entraide de la part des Américains, rétorque le Kremlin.
Le 31 octobre, en plein G20, Joe Biden épingle l’absence de Vladimir Poutine. « Rien ne remplace les négociations en face à face pour la coopération mondiale ».
Une accusation réitérée lors de la COP 26 à Glasgow: « Sa toundra brûle. Il fait face à des problèmes climatiques très, très sérieux, mais il garde le silence ».
« La toundra brûle vraiment. Mais n’oublions pas que les forêts brûlent aussi en Californie, en Turquie et ailleurs dans le monde », réplique le Kremlin.
100.000 soldats russes à la frontière ukrainienne
« Préoccupé » par le déploiement de 100.000 soldats russes à la frontière ukrainienne, Joe Biden annonce fin novembre un entretien avec son homologue.
Niant tout projet d’invasion, la Russie dit vouloir renforcer ses forces armées en réponse à « l’activité croissante » de l’Otan à ses frontières.
Lors d’un entretien téléphonique le 7 décembre, Biden menace Poutine de « fortes sanctions » économiques s’il envahissait l’Ukraine. Le président russe exige en vain des garanties sur un gel de l’expansion de l’Otan.
Le 17 décembre, Moscou dévoile des propositions de traités pour limiter drastiquement l’influence américaine et de l’Otan dans son voisinage, que Washington se dit prêt à discuter, en consultation avec les Européens.
Le 21, Vladimir Poutine promet une réponse « militaire et technique » en cas de menaces occidentales.
Dissolution de l’ONG Mémorial en Russie
Le 28, Washington condamne la dissolution de l’ONG Mémorial en Russie, pilier de la défense des droits humains.
Jeudi, les deux dirigeants doivent s’entretenir à nouveau par téléphone sur l’Ukraine, avant des pourparlers sur la sécurité en Europe le 10 janvier.
Joe Biden va proposer une « voie diplomatique » pour sortir de la crise, selon la Maison Blanche, tandis que Vladimir Poutine se dit « convaincu » qu’un dialogue « efficace » est possible.
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