Évoqué depuis plusieurs jours par voie de presse pour prendre la tête d’un gouvernement de coalition, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve « n’est pas une solution possible » pour les Écologistes ni pour la France insoumise, ont indiqué lundi les chefs de ces deux partis.
Ballon d’essai lancé au cœur de l’été, la piste Cazeneuve n’est pas une option pour Manuel Bompard. « Il ne correspond pas », a jugé sur RTL le coordinateur de LFI, expliquant que le dernier chef de gouvernement du mandat Hollande « ne défend pas le programme du Nouveau Front populaire » et par conséquent « ne représente pas la coalition qui est arrivée en tête du résultat des élections législatives ».
Même rejet du côté des Verts. « Ce n’est pas une solution qui est possible pour les écologistes », a tranché sur franceinfo Marine Tondelier, invoquant « la gestion catastrophique du dossier de Sivens » et « la mort de Rémi Fraisse ». Ce jeune militant écologiste avait été tué par une grenade lors de violents affrontements avec les gendarmes sur le chantier d’un barrage dans le Tarn en 2014, alors que M. Cazeneuve était ministre de l’Intérieur.
Au-delà de ce dossier emblématique, l’ex-élu socialiste « ne fait même pas consensus au sein de son propre parti, dont d’ailleurs il n’est même plus membre », a rappelé Mme Tondelier, qui « ne pense pas que tous les socialistes trouvent aujourd’hui que Bernard Cazeneuve est la meilleure solution ».
Pas tous, mais au moins une partie, à l’instar de l’eurodéputé François Kalfon, qui louait la semaine dernière sur LCI « l’expérience politique et la capacité à s’ouvrir » de l’ancien Premier ministre, qui aurait selon lui « la confiance d’une écrasante majorité des socialistes » à l’Assemblée, mais aussi « d’un certain nombre de partis politiques pour mener à bien un gouvernement qui conduise au mieux les affaires de la France ».
Bernard Cazeneuve « a sûrement une ambition forte pour la France » car « c’est un homme d’État (et) de devoir », a également souligné Patrick Kanner vendredi sur la même chaîne. Mais face à Emmanuel Macron à l’Élysée, « est-ce qu’il aurait les moyens de sa politique ? Je n’en suis pas certain », a ajouté le chef des sénateur socialistes.
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