Une conférence-débat prévue jeudi soir à l’université de Bordeaux sur la « reproductibilité » de l’être humain avec la philosophe Sylviane Agacinski, opposée à la marchandisation du corps humain qu’entrainera la GPA, a été annulée à la suite de « menaces violentes », a indiqué l’université.
La philosophe, connue pour son opposition au « marché de la personne humaine », était l’invitée depuis plusieurs mois d’une conférence qui devait évoquer « l’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique », dans le cadre d’un cycle de thématiques diverses sur l’année animées par des universitaires, écrivains, philosophes.
Selon l’université de Bordeaux-Montaigne, « des groupes ont décidé d’empêcher la tenue d’un échange légitime et évidemment contradictoire sur ces questions d’ordre éthique et juridique dans le contexte des débats actuels sur la PMA et la GPA ».
« Ne pouvant assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes ni les conditions d’un débat vif mais respectueux face à des menaces violentes », l’université indique dans un communiqué avoir « décidé d’annuler cette rencontre ».
Début octobre, plusieurs organisations, dont « Riposte Trans », « Association des jeunes et étudiant-e-s LGBT de Bordeaux », « Solidaires étudiant-e-s », « Collectif étudiant-e-s anti-patriarcat » avaient dénoncé dans un communiqué une « tribune » offerte à une conférencière aux positions « réactionnaires, transphobes et homophobes ». Le collectif avait invité les étudiants à se mobiliser contre cette venue, et affirmé mettre « tout en oeuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu ».
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Selon la député Valérie Boyer, « la terreur intellectuelle gangrène le débat public : la fac de Bordeaux annule la conférence de Sylviane Agacinski sur la GPA suite aux menaces.Comme pour Alain Finkielkraut à Sciences Po où le débat s’était tenu mais sous protection policière ».
« Sommes-nous encore en démocratie ? » s’interroge le député européen François-Xavier Bellamy, « incroyable qu’une intellectuelle reconnue soit empêchée de s’exprimer dans une Université, au seul motif qu’elle est engagée depuis longtemps contre la marchandisation du corps. »
Pour le député Julien Aubert, « l’Université est-elle un lieu de savoir et de débats ou bien un lieu d’obscurantisme et de verrouillage idéologique. Le gauchisme et le « progressisme » sont-ils les seuls courants politiques désormais admis ? ».
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