Âgés de quatre à cinq mois, les félins seraient probablement issus d’un trafic d’animaux sauvages.
Les faits ont eu lieu le 31 décembre à Trets, une commune d’un peu plus de 10 000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Marseille.
Ce jour-là, les responsables de l’association ROAAR ont découvert deux lionceaux dans des cages déposées devant l’entrée du parc animalier de la Sainte-Victoire.
Selon les responsables de l’association, il s’agit d’un mâle et d’une femelle âgés de quatre à cinq mois.
« On les a trouvés à 7 heures du matin, je pense que les propriétaires les aimaient parce qu’ils ont été bien traités, ils avaient même chacun leur serviette de toilette, une bleue pour le mâle et une rose pour la femelle », a expliqué Sandrine Le Bris, responsable de l’association ROAAR, aux journalistes de France 3.
La justice a été saisie et le parquet d’Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire afin de déterminer la provenance des deux félins. Les investigations ont été confiées à un service spécialisé de la gendarmerie nationale.
Des félins qui ne pourront jamais vivre à l’état sauvage
Un choix qui laisse à penser que les lionceaux seraient issus d’un trafic d’animaux sauvages. « Ce sont des enquêtes difficiles, parce que les origines sont diverses », souligne Fabrice Karcenty, vice-procureur de la République d’Aix-en-Provence.
« Est-ce que ces lionceaux sont nés en France, en Europe ou ailleurs ? Ce sont des questions auxquelles les enquêteurs vont devoirs répondre », ajoute le magistrat.
Baptisés Simba et Nala, les deux félins vont d’abord être confiés aux soins de l’association Tonga Terre d’accueil, à Saint-Martin-la-Plaine, dans la Loire.
L’organisme est spécialisé dans l’accueil des animaux sauvages saisis par les autorités pour absence d’autorisation de détention, mauvaises conditions de détention ou mauvais traitements. Les animaux dont s’occupent l’association proviennent généralement de cirques, de laboratoires ou de particuliers.
« Ces lionceaux ne pourront jamais redevenir sauvages, ils sont trop imprégnés de l’homme et seront toujours dépendants de lui », observe Arnold Lhomme, membre de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Selon lui, Simba et Nala devraient probablement finir par être placés dans un sanctuaire en Afrique du Sud, dans un enclos.
Un trafic particulièrement lucratif
Les félins découverts devant le parc de la Sainte Victoire ne disposent d’aucune identification, d’aucun tatouage ni d’aucune puce. Ils pourraient avoir été acquis illégalement avant d’être abandonnés du fait des difficultés éprouvées par leurs propriétaires pour s’en occuper.
« Dans une maison ou un appartement, ça détruit tout ces bêtes là, vous imaginez dans un an, la femelle pèsera 150 kg et le mâle, près de 200 kg. C’est impossible de garder des lions dans ces conditions », confie Sandrine Le Bris.
« Des lionceaux, comme ces deux-là, coûtent plusieurs milliers d’euros. Pour les obtenir, ça suppose d’avoir des personnes qui peuvent introduire ces animaux sur le territoire ou qui ont ces animaux de manière légale et qui ont des portées », poursuit le vice-procureur d’Aix-en-Provence.
« Ça nécessite aussi d’avoir beaucoup d’argent et de posséder des conditions de transactions assez compliquées pour passer en dessous des radars », poursuit le magistrat.
Particulièrement lucratif, le trafic d’animaux sauvages ferait parti des cinq trafics les plus rentables avec celui des êtres humains, des armes, de la drogue ou des contrefaçons.
« Il y a une montée en puissance de la détention de fauves chez les particuliers. L’année dernière, on a récupéré six bébés fauves dans la région », conclut Arnold Lhomme.
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