Les 27 ont prévu de faire un geste lors de ce sommet, en acceptant de lancer des « préparations internes » des tractations que Londres veut entamer sans tarder sur leurs relations après le Brexit. Mais ils devraient rester inflexibles sur la nécessité de boucler les modalités du divorce avant toute tractation commerciale.
« Il n’y a pas de progrès suffisants pour commencer » cette deuxième phase des négociations, a insisté la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée à Bruxelles.
Le président français Emmanuel Macron a lui estimé que les 27 allaient faire preuve d’une unité « très forte » face à Londres, « puisque nous sommes tous unis sur les constats, les intérêts et les ambitions avec un même négociateur, Michel Barnier ».
M. Macron et Mme Merkel ont appelé à la même unité sur la question de la Catalogne, dans laquelle ils ont tous deux réitéré leur soutien au gouvernement espagnol.
« Nous allons regarder les progrès concrets qui ont été faits dans la négociation de notre retrait, et faire des projets ambitieux pour les semaines à venir », a espéré de son côté Mme May à Bruxelles.
Selon elle, il y a tout « particulièrement urgence » à trouver un accord sur les droits des citoyens expatriés après le Brexit, l’un des trois dossiers que l’UE a érigé en priorités des négociations, avec le règlement financier et les conséquence du divorce pour l’Irlande.
Dans une lettre ouverte publiée sur son compte Facebook, Mme May s’est adressée jeudi aux trois millions de citoyens européens vivant au Royaume-Uni, assurant qu’un accord était « à portée de main » pour garantir leurs droits après le Brexit.
« Nous voulons que les gens restent et nous voulons que les familles restent ensemble », écrit-elle, promettant des procédures « simplifiées ».
Jeudi soir, au cours d’un dîner avec ses homologues européens à Bruxelles, Mme May va « encourager (les dirigeants des 27) à faire avancer la conversation afin d’étudier le partenariat futur et la période de mise en oeuvre » de l’accord de retrait de son pays, selon un haut responsable britannique.
L’intervention de Theresa May ne devrait toutefois pas donner lieu à « une quelconque percée », a déjà prévenu le président du Conseil européen Donald Tusk.
Le dirigeant européen a déjà annoncé qu’il recommanderait vendredi, au deuxième jour du sommet et après le départ de Mme May, « de commencer des préparations internes pour les discussions » sur la future relation et une période de transition après la date officielle du Brexit.
« On note les efforts récents de Mme May. Ecrire quelques mots gentils dans les conclusions du Conseil européen, ce n’est pas cher payé », a observé un diplomate européen.
Mais malgré l’insistance de Londres, les Européens n’accepteront donc toujours pas de commencer à discuter de leur future relation, faute de « progrès suffisants » dans les trois dossiers prioritaires.
M. Tusk espère en revanche pouvoir finaliser la première phase des discussions, consacrée strictement au divorce, lors du prochain sommet régulier de l’UE, à la mi-décembre, à condition toutefois que les Britanniques présentent des propositions « plus concrètes ».
Les 27 s’accordent à reconnaître la main tendue par Theresa May, lors d’un discours à Florence (Italie) le 22 septembre. Mais ils demandent des engagements plus concrets, alors que l’inquiétude grandit de voir les négociations s’achever sans accord de retrait à la fin mars 2019, date prévue du Brexit.
L’épineuse question de la facture du divorce apparaît comme le point le plus problématique de cette première phase des négociations.
Le président du Parlement européen Antonio Tajani a balayé mardi sur la BBC les 20 milliards d’euros offerts par le gouvernement britannique, les qualifiant de « clopinettes » par rapport à une facture qui se monterait plutôt à 50 ou 60 milliards d’euros selon lui.
Outre le dossier du Brexit, le dîner des 28 chefs d’État et de gouvernement jeudi doit être principalement consacré aux affaires étrangères, avec des échanges prévus sur l’accord nucléaire iranien et la Corée du Nord ainsi que sur les relations avec la Turquie.
Emmanuel Macron a aussi expressément demandé à prendre la parole pour plaider auprès de ses homologues européens en faveur d’une politique commerciale européenne plus protectrice.
Le débat pourrait être animé, selon des sources européennes, certains dirigeants considérant la vision du Français sur le commerce comme trop protectionniste.
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