La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé mercredi un « effort historique » de plus de 30 milliards d’économies dans le budget français en 2025, levant le voile sur certaines mesures envisagées alors que l’examen du texte reprend au Sénat.
« Nous allons faire un effort historique de baisse des dépenses publiques : plus de 30 milliards », a-t-elle déclaré sur TF1. Elle a ensuite souligné l’exactitude d’informations de presse évoquant 32 milliards d’économies et 21 milliards de hausses de recettes, soit plus de 50 milliards au total.
Dans son discours de politique générale mardi, François Bayrou avait annoncé des « économies importantes » pour réduire le « surendettement » de la France et ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau de 6,1% attendu pour 2024, sans toutefois les détailler.
Le gouvernement précédent de Michel Barnier visait un effort plus important, de 60 milliards d’euros environ, dont 40 milliards de baisses de dépenses selon lui. Il avait été censuré en décembre, privant pour l’heure la France de budget pour cette année.
Amélie de Montchalin a précisé qu’un effort de 5% serait demandé sur la dépense des quelque 1000 agences publiques, trop nombreuses selon elle : « c’est plus de 2 milliards d’euros d’économies » dès 2025, a-t-elle développé. « Et ensuite, chaque ministre, vous allez le voir au Sénat, chaque jour va annoncer dans son périmètre les agences qu’il va fusionner, les agences qu’il va supprimer. »
Concernant la fiscalité, elle a indiqué travailler à « un mécanisme anti-optimisation » pour que la somme acquittée par « ceux qui doivent payer l’impôt sur le revenu, le PFU, l’IFI, la contribution exceptionnelle sur le revenu (…) correspond(e) bien à un minimum ». Cette mesure doit rapporter 2 milliards, a-t-elle précisé. Interrogée sur l’idée d’une taxe de 0,5% sur le patrimoine des particuliers les plus fortunés, elle a répondu que ce serait le « point de départ de notre discussion » mais qu’« il faut bien s’assurer que ça va bien marcher ».
Impôts et taxes sur l’électricité
Elle a aussi voulu rassurer : il n’y aura pas d’augmentation d’impôts « pour les classes moyennes et les classes populaires », ni de relèvement d’une taxe sur l’électricité au-delà du niveau prévu actuellement, comme l’avait envisagé l’ancien gouvernement avant d’y renoncer sous la pression du Rassemblement national (RN).
Selon le gouvernement, les efforts budgétaires doivent permettre de ramener, en 2029, le déficit public au niveau du maximum de 3% toléré par l’UE, alors que la France fait partie des mauvais élèves de la zone euro en raison de ses déficits et de sa dette publique excessifs.
Auditionné par la commission des Finances du Sénat, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a insisté sur la nécessité pour le pays de se doter « d’un budget qui réduise clairement notre déficit cette année ». « C’est l’intérêt national qui doit dépasser les divers intérêts personnels ou partisans », a-t-il ajouté. « Réduire l’incertitude budgétaire et fiscale, qui pèse sur les entreprises et les ménages, c’est aujourd’hui devenu une condition de la confiance et donc de la croissance. »
Dans ce contexte de forte incertitude, le gouvernement a abaissé sa prévision de croissance de 1,1% à 0,9% pour 2025, l’alignant sur celle de la Banque de France.
Amélie de Montchalin a par ailleurs estimé que les partenaires sociaux allaient « arriver » à trouver un terrain d’entente sur la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, que François Bayrou s’est résolu à « remettre en chantier ».
Elle a toutefois éludé la question de savoir si cette réforme contestée de 2023 serait soumise au Parlement même en cas de désaccord, comme l’exige le Parti socialiste pour ne pas censurer jeudi le gouvernement. A défaut d’accord, le gouvernement entend continuer à appliquer la réforme actuelle.
Elle a également évoqué le sort de deux mesures du gouvernement Barnier qui avaient mis le feu aux poudres dans la fonction publique. L’allongement du délai de carence d’un à trois jours en cas d’arrêt maladie pourrait être abandonné, mais pas la réduction de l’indemnisation à 90% pendant les congés maladie.
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