Une personne est décédée parmi celles atteintes de botulisme, maladie neurologique rare, après avoir mangé dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière, a annoncé mardi soir la Direction générale de la Santé (DGS).
Au total, 10 cas « cliniquement évocateurs de botulisme alimentaire » ont été rapportés aux autorités sanitaires. Huit personnes restent hospitalisées à Bordeaux et en Île-de-France, dont sept sont placées en réanimation ou en unité de surveillance continue, précise la DGS dans un message publié sur le site du ministère de la Santé.
Une dernière personne a priori touchée serait repartie à l’étranger entre-temps. La plupart sont de nationalité étrangère (américaine, canadienne et allemande), avait indiqué mardi l’Agence régionale de Santé en Nouvelle-Aquitaine.
Des sardines en bocal faites maison
« Tous les cas ont fréquenté le même établissement à Bordeaux entre le lundi 4 et le dimanche 10 septembre 2023 (restaurant « Tchin Tchin Wine Bar »), très prisé de la clientèle anglo-saxonne, et tous les cas ont consommé des sardines en bocal réalisées par le restaurateur (fabrication artisanale) », confirme la DGS.
Des analyses sont en cours pour « confirmation biologique » du botulisme. Le temps d’incubation de la maladie pouvant aller de quelques heures à quelques jours, la survenue d’autres cas en lien avec le restaurant « n’est pas exclue », selon les autorités sanitaires.
Benjamin Clouzeau, médecin réanimateur au CHU Pellegrin, a fait état sur le réseau social X, anciennement Twitter, d’un « nouveau cas » signalé en Espagne, « toujours rattaché au foyer bordelais ».
Les personnes ayant fréquenté le restaurant concerné et présentant des signes digestifs (diarrhée, vomissements) ou des troubles de la vision ou de la parole, doivent contacter les services d’urgence pour bénéficier d’un traitement anti-toxinique.
Le système nerveux attaqué
Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire provoquée par des neurotoxines botuliques réparties en huit types (A à H). Celles-ci s’attaquent au système nerveux et entraînent des problèmes oculaires (vision double), un défaut de déglutition et, dans les formes avancées, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, qui peut conduire au décès.
Selon le Dr Clouzeau, la prise en charge des patients en réanimation s’annonce longue « car une fois que la toxine est bloquée et fixée, elle paralyse les muscles pendant plusieurs semaines », avec des risques divers de complications. « Le risque immédiat de cette maladie, c’est de mourir d’une paralysie des muscles respiratoires. Une fois mis sous assistance respiratoire, ce risque-là disparaît mais on se retrouve dans une situation de dépendance totale de la machine », a déclaré le praticien à l’AFP.
Interrogé mardi par le journal Sud-Ouest, le gérant de l’établissement incriminé a dit avoir servi des conserves de sardines artisanales et qu’à l’ouverture, certaines avaient dû être jetées en raison d’une « forte odeur ». Mais « d’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients », a-t-il ajouté.
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