Le parquet a requis lundi la relaxe de la SNCF dans l’affaire du chat écrasé par un TGV en gare de Montparnasse, jugée devant le tribunal de police de Paris, qui rendra sa décision le 4 juillet.
Il y a « une part de fatalité » dans la mort du chat Neko, a affirmé le procureur, en soulignant qu’il n’y avait pas eu de « manque d’humanité » de la compagnie ferroviaire. « Peut-être aurait-il fallu un surplus d’humanité », a-t-il concédé. Les cinq avocats des parties civiles, représentant les deux propriétaires du chat et des associations de défense de la cause animale, avaient plaidé en vain le renvoi du dossier vers un tribunal correctionnel.
La SNCF est poursuivie devant le tribunal de police pour « atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité d’un animal domestique », une infraction punie par une amende de 3e classe, soit 450 euros pour une personne physique et le quintuple pour une personne morale. Les avocats des parties civiles souhaitaient que l’infraction soit requalifiée en « sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal », un délit puni d’une peine allant jusqu’à six mois de prison et 7500 euros d’amende.
Le 2 janvier dernier, Neko, avec un titre de transport en règle, avait échappé à l’attention de sa maîtresse qui s’apprêtait à quitter Paris pour Bordeaux avec sa fille de 15 ans. L’animal s’était réfugié sous le train à quelques minutes du départ. Malgré les demandes des propriétaires du chat pour retarder le départ, le train, avec à bord 800 passagers, était parti en écrasant le félin qui, selon la compagnie ferroviaire, n’était « pas visible » jusqu’au départ du convoi.
Une pétition lancée pour des procédures adaptées
L’affaire avait ému l’opinion. « Vous n’avez pas honte ? », avait ainsi demandé à la SNCF la Fondation Brigitte Bardot. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, questionné sur le sujet quelques jours après les faits, s’était dit « particulièrement choqué ». Au lendemain de la mort du chat, une pétition avait été lancée pour demander à la SNCF « l’instauration de procédures adaptées en vue de sauvegarder l’intégrité et la vie d’un animal se retrouvant dans la même posture que Neko ».
« Comment peut-on considérer que c’est un acte involontaire ? La SNCF a analysé les faits, entendu des gens et pris la décision de faire démarrer le train », s’est indigné à la barre Me Xavier Bacquet, avocat de « 30 millions d’amis », l’association à l’origine de la plainte contre la SNCF, et des deux propriétaires du chat.
Il a dénoncé un « acte inadmissible ». Alors que des « gros » animaux sur une voie peuvent bloquer « pendant des heures » un convoi, « rien n’est fait pour les animaux domestiques », a-t-il déploré. « On arrête un train pour un bagage abandonné mais pas pour un animal », a-t-il insisté.
« Une instrumentalisation »
L’avocat de la SNCF, Me Philippe Sarda, a dénoncé quant à lui « une instrumentalisation » de cette affaire par les associations. « Rien ne permet d’affirmer que le chat a été vu avant le départ du train », a-t-il dit. « Tout le monde reconnaît que celui qui a fait rouler le train ne savait pas » qu’un chat se trouvait sous son convoi, « c’est gênant pour un acte volontaire », a-t-il ironisé.
Au cours de sa plaidoirie, il a lu des extraits de lettres de menaces reçues par des agents de la SNCF après le drame. Les deux propriétaires du chat, souffrantes selon leur avocat, étaient absentes à l’audience. Par la voix de leur conseil, elles ont dénoncé « le manque d’empathie » de la SNCF qui, selon elles, n’a jamais répondu à leurs courriers.
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