« Stratosphérique », « génialissime », « bluffant » : au lendemain de sa double médaille d’or olympique individuelle en 200 mètres papillon et brasse, le public français semble manquer de superlatifs jeudi pour qualifier Léon Marchand, la nouvelle star de la natation mondiale.
Une vraie « Léonmania ». Quelques minutes avant le lancement des séries matinales de natation, où le phénomène français est attendu pour un 200 mètres quatre nages, plusieurs centaines de spectateurs se pressent sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
À quelques mètres d’un écran géant, Philippe Sitnikoff, 60 ans, fervent supporter de Léon Marchand depuis ses premières compétitions universitaires aux États-Unis, attend sereinement le début de l’épreuve.
« Si on s’attendait quand même à ce qu’il soit un de nos meilleurs espoirs pour les Jeux olympiques, sa victoire sur le 200 m papillon a été une surprise, étant donné que ce n’est pas sa nage de prédilection. Maintenant qu’il a gagné cette course, je ne vois rien qui puisse l’arrêter », soutient le visiteur médical.
Dès le départ de la série donné, les ateliers d’initiation sportive de la fan zone sont désertés et l’endroit plonge dans un silence absolu.
Sur les derniers mètres de la course, une ferveur d’abord tranquille se propage dans le public, qui finit par s’enflammer face à la deuxième place raflée par l’athlète, synonyme de qualification pour la demi-finale du soir.
« La relève » de ces prochaines années
« Certains disent que c’est un extra-terrestre, mais ils se trompent : c’est juste un Français », plaisante Julie Vasbro, 20 ans, qui a découvert le nageur de 22 ans il y a quelques jours sur les réseaux sociaux.
« On a beaucoup de grands nageurs en France, comme Florent Manaudou, mais j’ai l’impression que le ‘‘roi Léon’’ profite des Jeux pour prouver qu’il est la relève pour les prochaines années », analyse Baptiste Bertrand, 37 ans.
Déjà triplement médaillé pour sa deuxième participation à des Jeux olympiques, Léon Marchand a fait vibrer la plupart des sites sportifs mercredi soir lors de son sacre historique, allant jusqu’à interrompre malgré lui certaines compétitions.
« On était à l’Arena Paris Sud mercredi soir pour voir le tennis de table et d’un coup, tout le monde a dégainé son téléphone pour regarder en simultané le passage de Léon Marchand. Les pongistes ont dû s’arrêter quasiment une minute tellement il y avait du bruit dans le public », retrace Nicolas Clisson, 37 ans.
Au sein du Grand Palais, dans le 8e arrondissement de la capitale, la finale de sabre a également été interrompue quelques secondes, face aux explosions de joie des spectateurs français.
A 600 kilomètres de Paris, au bord de la piscine publique Alfred Nakache de Toulouse, où le prodige de la natation a été initié à la discipline au club des Dauphins du TOEC, ces victoires ont une saveur particulière.
« On était derrière l’écran de la télé, c’était extraordinaire ! D’autant plus que c’est un dauphin du TOEC, donc voilà, on l’a côtoyé, on l’a croisé », se souvient Chantal Hure, 57 ans, avant d’ajouter : « On criait devant la télé, il est stratosphérique, génialissime ! »
« J’ai été bluffé par sa simplicité, il est toujours resté ce qu’il était et j’espère qu’il va le rester longtemps ; c’est ce qui, je crois, plaît à tous les gens qui regardent ses courses », observe de son côté Henri Cheron, 65 ans.
Le Toulousain doit de nouveau défendre sa place jeudi soir à La Défense Arena pour accéder à la finale du 200 mètres quatre nages, prévue vendredi.
Mais face aux performances offertes par le nageur depuis le début des Jeux olympiques, le 26 juillet, « cette demi-finale ne sera qu’une formalité », assure Nicolas Clisson.
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