Le jeune couple d’artistes qui était injoignable en Chine après avoir peint une œuvre politiquement sensible a été « relâché » et s’apprête à regagner la France, a-t-il fait savoir lundi via Twitter.
« J’ai été relâché il y a quelques jours et nous sommes maintenant dans ma ville natale », écrit le peintre Hu Jiamin sur le réseau social.
Avec son épouse de nationalité française, Marine Brossard, Hu Jiamin n’avait plus donné de nouvelles depuis le 15 décembre, après avoir peint une fresque en hommage à Liu Xiaobo, le prix Nobel de la paix décédé en juillet dernier après huit ans de détention pour avoir réclamé des réformes démocratiques en Chine.
Un quotidien de Hong Kong, le Ming Pao, avait affirmé que le couple, domicilié à Lyon, avait été interpellé après que l’œuvre eut été recouverte par les autorités. Tout ce qui se rattache à Liu Xiaobo reste tabou en Chine.
Dans son message écrit en anglais, Hu Jiamin ne précise pas les raisons de sa détention mais indique qu’il prévoit de rentrer en France le 30.
Il ajoute que le couple a dû changer son billet de retour « pour éviter d’entrer à Hong Kong, afin d’éviter d’avoir encore des ennuis ».
Le frère de Marine Brossard, Maël, avait auparavant indiqué à l’AFP que son beau-frère avait été relâché jeudi et que sa sœur n’avait pas été placée en détention.
Les deux jeunes gens s’étaient rendus à Shenzhen, dans le sud de la Chine, pour participer à une exposition d’urbanisme et d’architecture.
Ils étaient parvenus à exposer une fresque montrant une chaise vide devant des barreaux. Cette image évoquait la mémoire de Liu Xiaobo : dans l’impossibilité de se rendre en Norvège pour recevoir son prix Nobel en 2010, le dissident chinois avait été représenté à la cérémonie par une chaise vide.
Liu Xiaobo est décédé en détention d’un cancer en juillet dernier sans que les autorités ne le laissent partir à l’étranger pour y être soigné. Sa veuve Liu Xia est toujours placée de facto en résidence surveillée sans qu’aucun crime n’ait jamais été retenu contre elle.
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