Vert, jaune, voire black (blocks)… La journée de samedi a démarré sous haute surveillance des forces de l’ordre, particulièrement à Paris, entre marches pour le climat, acte 45 des « gilets jaunes », Journées du patrimoine et manifestation contre la réforme des retraites.
A Paris, les autorités craignent un retour des violences, comme au plus fort du mouvement des « gilets jaunes ». Une source sécuritaire a ainsi évoqué des risques de « convergence » entre ces derniers et « black blocs qui veulent tout casser » mais aussi d’« infiltration » de la marche pour le climat.
Dans la matinée, plusieurs centaines de personnes se revendiquant des « gilets jaunes » étaient rassemblées dans différents points de la capitale.
Certains ont été bloqués par les forces de l’ordre dans le quartier de la gare Saint-Lazare. Celles-ci ont tiré une fois du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui se dirigeaient ensuite vers les Champs-Élysées.
A 11H35, il y avait eu 65 interpellations, et plusieurs personnes verbalisées aux abords des Champs-Élysées, zone où il est interdit de manifester, a indiqué la préfecture de police de Paris.
« Nous sommes traités comme des criminels », s’est énervée Brigitte, militante écologiste. Parmi les slogans entendus : « la rue, elle est à nous ».
Commerces barricadés et rassemblements interdits
Sur les Champs-Élysées, des patrouilles des forces de l’ordre et des fouilles étaient en cours dès le matin, a constaté l’AFP. Des commerces étaient barricadés derrière des protections en bois, même s’il y avait aussi des terrasses installées pour profiter du soleil.
Endommagée lors d’une manifestation il y a plusieurs mois, la célèbre brasserie parisienne Le Fouquet’s était barricadée et gardée par deux policiers.
Et les rassemblements étaient interdits dans des quartiers entiers de la capitale : outre Champs-Élysées/avenue de la Grande Armée, Assemblée Nationale, Hôtel Matignon, Trocadéro et Tour Eiffel, Sénat, cathédrale Notre-Dame et – pour la première fois – bois de Vincennes et bois de Boulogne.
Par mesure de précaution, plusieurs monuments sont fermés, comme l’Arc de triomphe, sérieusement dégradé en décembre par des manifestants, et, toujours dans le secteur des Champs-Élysées, les musées des Petit et Grand Palais.
Le ministère de l’Éducation nationale garde également portes closes, tandis que l’Élysée n’est cessible que sur réservation dans le cadre des Journées du patrimoine qui draine chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.
7.500 membres des forces de l’ordre
Le préfet de police Didier Lallement a annoncé un dispositif de sécurité important, avec 7.500 membres des forces de l’ordre, des lanceurs d’eau, et le retour dans les rues de véhicules blindés de la gendarmerie. Face à « des gens qui manifestement veulent prendre des revanches sur je ne sais quelle journée » et qui « annoncent : ‘nous ne lâcherons rien’, je réponds ‘nous serons là' », a-t-il déclaré.
Les appels de groupes « gilets jaunes » à monter sur la capitale se sont multipliés, certains faisant des ouvertures aux écolos qui entendent de leur côté maintenir la pression sur le gouvernement, au lendemain d’une « grève mondiale pour le climat » historique, même si la mobilisation n’a pas été énorme en France.
Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi matin à Madeleine pour un « moment symbolique » de convergence entre « gilets jaunes » et militants écolo, avant d’être évacués vers 09H00.
La capitale sera également dans l’après-midi le théâtre d’une manifestation contre la réforme des retraites à l’appel du syndicat FO, avec un départ à 13H30 au métro Duroc.
« C’est bien que les gens s’expriment (…) il faut que cela puisse se faire dans le calme », a souhaité le président Emmanuel Macron vendredi.
Dans le reste du pays, des appels habituels pour les rassemblements hebdomadaires ont été lancés, comme à Toulouse pour une marche « Unis contre le système » ou à Bordeaux où un cortège devrait rejoindre la marche pour le climat.
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