ÉTATS-UNIS

Comment la prochaine administration Trump pourrait affecter la politique étrangère américaine

La politique étrangère des États-Unis connaîtra plusieurs changements dans les mois à venir, alors que Donald Trump retournera dans le bureau ovale et sera confronté à des guerres et conflits régionaux
novembre 7, 2024 17:17, Last Updated: novembre 16, 2024 16:12
By Andrew Thornebrooke et Ryan Morgan

La seconde administration du président élu Donald Trump devrait apporter de grands changements à la politique étrangère américaine.

Des guerres en Europe et au Moyen-Orient aux relations de plus en plus conflictuelles avec la Chine dans la région indopacifique, Trump a promis de modifier radicalement la manière dont les États-Unis abordent la politique internationale.

Certains membres de l’Establishment politique à Washington sont donc sur les dents. D’autres, en revanche, sont convaincus que les conflits armés diminueront dans le monde entier à mesure que la Maison-Blanche adoptera un ton plus affirmé et, parfois, plus conflictuel avec ses alliés comme avec ses adversaires.

Faire face à la Chine dans l’Indopacifique

Parmi les menaces les plus pressantes auxquelles devra s’attaquer la nouvelle administration Trump figure une Chine de plus en plus hostile, dont le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir a cherché à maintes reprises, ces dernières années, à saper les intérêts des États-Unis et de leurs alliés dans le monde entier.

Pour ce faire, il sera essentiel de renforcer les alliances des États-Unis dans la région indopacifique, y compris avec le Japon, la Corée du Sud et les Philippines, et de réaffirmer l’engagement de Washington à défendre Taïwan contre la possible agression de l’État-parti chinois.

John Mills, qui avait occupé le poste de directeur de la politique de cybersécurité, de la stratégie et des affaires internationales dans le bureau du secrétaire américain à la Défense, a affirmé que les partenaires régionaux de l’Amérique accueilleraient favorablement la clarté que l’administration Trump apporterait à sa politique étrangère.

« Ces pays aiment l’authenticité et la clarté de Trump », a-t-il souligné à Epoch Times.

M. Mills a précisé qu’il pensait que cette même clarté aiderait à empêcher un conflit militaire ouvert entre la Chine et les États-Unis d’éclater.

« La probabilité d’un conflit dans le Pacifique occidental diminue considérablement sous Trump. Pourquoi ? Parce qu’il fait preuve de clarté et de détermination à tout moment. La clarté et la détermination aident à prévenir la guerre. Le manque de clarté et de détermination crée la guerre. »

« Trump 2.0 dans le Pacifique occidental diminuera considérablement la probabilité d’un conflit ouvert entre le PCC et le monde occidental. »

John Mills a affirmé que le régime chinois sera moins susceptible de s’engager dans des actes ouvertement hostiles envers les États-Unis et l’Occident sous l’administration Trump que sous l’administration Biden, car les autorités chinoises « savent bien qu’elles seront tenues pour responsables ».

Casey Fleming, PDG de BlackOps Partners, société internationale de conseil en matière de risque et de renseignement, a déclaré qu’il s’attendait à ce que, sous la deuxième administration Trump, Pékin réduise ses activités malignes les plus visibles.

« L’administration Trump mettra le PCC en garde et remettra en question son agression débridée dans l’Indopacifique et dans le monde entier », a-t-il indiqué à Epoch Times.

Faire face à une guerre en Europe

Au cours de sa première administration, Donald Trump s’est forgé une réputation de dur à cuire auprès de ses alliés en Europe. Il a souvent menacé de quitter l’OTAN en raison d’une disparité dans la contribution financière portée par les États-Unis par rapport à celle des autres alliés.

Depuis, de nombreux pays membres de l’OTAN ont considérablement augmenté leurs dépenses de défense, à la fois en réaction à l’invasion tous azimuts de l’Ukraine par la Russie et parce que ces pays craignaient que l’administration Trump ne leur vienne pas en aide s’ils étaient toujours perçus comme profiteurs des dépenses militaires américaines.

Donald Trump a également fait de la fin rapide de la guerre en Ukraine un engagement important de sa campagne. Il s’est positionné en opposition complète avec l’administration sortante de Biden, qui s’était engagée à fournir une assistance sécuritaire à Kiev pendant toute la durée nécessaire à la victoire de l’Ukraine, sans jamais définir en quoi cette victoire consisterait.

Alors que Trump a affirmé qu’il s’efforcerait d’amener la Russie et l’Ukraine à la table des négociations, Paul Davis, analyste en politique étrangère et professeur à l’Institute for World Politics, ne s’attend pas à ce que le soutien des États-Unis en Ukraine diminue de façon spectaculaire dans un avenir proche.

« Je ne pense pas que Trump va changer grand-chose », a-t-il commenté. « Il a rencontré [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky en septembre et je pense qu’il comprend la nécessité de maintenir le soutien. »

En même temps, John Mills a ajouté que la nouvelle administration Trump ne retirerait probablement pas son soutien à ses alliés et partenaires en Europe tant que ces pays contribueront leur propre part de dépenses pour la défense.

« Tout ce que l’on demande, c’est de consacrer au moins 2 % du PIB à la défense et, en réalité, 4 à 5 % sont les nouveaux 2 % », a-t-il noté.

« C’est tout. C’est le principal critère que Trump prend en compte avec ses partenaires, et je pense que c’est tout à fait raisonnable. »

Défendre Israël au Moyen-Orient

La seconde administration Trump héritera également d’une situation précaire au Moyen-Orient, alors qu’Israël étend sa guerre contre les groupes armés affiliés à l’Iran, au Liban, dans la bande de Gaza et au Yémen.

Donald Trump a, à plusieurs reprises, apporté un soutien important à Israël et il est probable qu’il fera tout son possible pour que ce pays bénéficie du soutien total des États-Unis à la suite de la brouille entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Joe Biden au sujet de la conduite d’Israël dans la bande de Gaza.

M. Davis a déclaré qu’il s’attendait à ce que Trump « s’assure que le monde sache qu’Israël est protégé par les forces armées américaines ».

Il semble que les dirigeants israéliens s’attendent à la même chose. Benyamin Netanyahou a été le premier dirigeant étranger à appeler Donald Trump en tant que président élu – et ce, dans les premières heures de la matinée qui a suivi l’annonce de son élection. D’après le compte-rendu israélien de cet appel, Netanyahou a félicité Trump de son élection et a discuté de la menace iranienne.

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