POLITIQUE

Compétitivité : après trente ans de « naïveté », un « réveil » européen est nécessaire, estime Michel Barnier

novembre 22, 2024 13:11, Last Updated: novembre 22, 2024 13:12
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Le Premier ministre Michel Barnier a souligné vendredi la nécessité d’un « réveil » européen face à la concurrence internationale, après trente ans de « naïveté ».

M. Barnier s’exprimait devant le 6e forum économique France-Allemagne-Italie réunissant au Medef, à Paris, les patronats des trois pays, qui demandent cette année à la nouvelle Commission européenne de prendre vigoureusement en main des réformes avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, en janvier aux Etats-Unis.

« J’ai aussi entendu » l’actuel président américain Joe Biden « dire ‘‘America First’’ (l’Amérique d’abord, NDLR) et nous avons besoin d’un ‘‘wake up call’’ (réveil, NDLR) européen, de dire aussi ‘‘Europe First’’ dans nos marchés publics, dans notre attitude économique », a déclaré M. Barnier, lui-même ancien commissaire européen ayant notamment mené les négociations du Brexit.

« Notre principal atout »

« Je pense que nous avons été depuis trente ans assez naïfs au niveau européen sur notre politique de concurrence, dont le logiciel doit évoluer maintenant », a-t-il souhaité. Désormais, « on doit faire de la réciprocité », a-t-il soutenu.

« Le marché intérieur est notre principal atout, la principale raison, pour laquelle M. Trump doit nous respecter aussi, et de la même manière, le président chinois », a argumenté le Premier ministre.

M. Barnier a néanmoins reconnu « le décrochage très grave » en matière de productivité par rapport aux Américains, ce qui inquiète particulièrement les organisations patronales réunies à Paris. « Donc il faut réagir », a-t-il dit.

Une confiance en l’Europe

Le Premier ministre a cependant vu « des raisons de confiance » dans la manière dont l’Europe « a plutôt bien réagi » aux crises successives depuis quinze ans, et salué l’arrivée d’une nouvelle Commission cette année.

Il s’est aussi prononcé pour l’union des marchés capitaux en Europe. « Je pense que ça prend trop de temps », a-t-il regretté, encourageant les patronats français, allemands, italiens à « pousser » dans ce sens.

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