Selon les services de renseignements, une centaine de détenus condamnés dans des dossiers terroristes bénéficient d’une libération anticipée. Le ministère de l’Intérieur conteste ces chiffres.
En mars, la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait annoncé aux organisations syndicales du ministère de la Justice qu’elle visait la libération de 5.000 détenus, afin de désengorger les prisons en cas de propagation du virus.
« Des ordonnances vont être prises permettant la libération anticipée des détenus en fin de peine. Ce qui permettra la libération d’environ 5.000 détenus », a tweeté FO-Pénitentiaire, syndicat majoritaire chez les personnels pénitentiaires.
D’après plusieurs sources au sein des services de renseignements cités par Le Point, 130 détenus condamnés dans des dossiers terroristes ont été ou sont en passe d’être libérés à quelques mois ou quelques semaines de la fin de leur peine, dans cette optique de désengorgement des prisons.
« Chaque semaine, ils sortent par trois ou quatre », d’après le renseignement français. Un chiffre contesté par le ministère de l’Intérieur. « Les condamnés pour des faits de terrorisme stricto sensu sont hors champ des mesures de libération en relation avec le contexte sanitaire lié au coronavirus. Il ne faut pas confondre terroristes et détenus radicalisés », fait-on valoir place Beauvau.
« Certes, il peut exister des détenus condamnés et libérés avant la fin de leur peine dans des procédures antiterroristes, mais il s’agit en général de personnes agissant en périphérie de ces dossiers, elles n’ont pas directement de sang sur les mains » déclare l’Intérieur.
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Le 19 mars dernier pourtant, deux personnes liées à l’attentat de Strasbourg en décembre 2018 ont bénéficié d’une libération conditionnelle grâce à cette mesure. Ils étaient pourtant mis en examen pour association de malfaiteurs criminelle, détention et cession d’arme en relation avec une entreprise terroriste.
Une surveillance de la DGSI rendue difficile par le confinement
À leur sortie anticipée de prison, ce sont la DGSI et la direction du renseignement qui s’occupent de surveiller ces détenus radicalisés. Une situation très compliquée pour les agents concernés. « Pour nous, le confinement, c’est à double tranchant. D’une part, comme les rues sont vides, on est rapidement démasqués. De l’autre, après des années de prison, on imagine mal un taulard rester confiné », confie l’un d’eux au Point. « La menace terroriste reste élevée et on nous en rajoute ! »
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