Quelques jours avant le déconfinement, une infirmière a reçu un courrier anonyme particulièrement menaçant. Elle a décidé de déposer plainte.
Infirmière depuis 12 ans dans un foyer de vie de Jouy-le-Moutier, Mélanie a reçu un courrier anonyme menaçant au début du mois de mai.
Pendant le confinement, cette mère de famille, qui réside dans une résidence pavillonnaire d’Éragny avec son mari et ses deux enfants, a poursuivi son activité professionnelle. Une situation qui a manifestement déplu à un habitant de la commune.
« Avec notre famille et entre voisins, nous nous demandons comment vous faites pour vous regarder dans un miroir ? En effet, vous êtes une mauvaise mère, vous devriez avoir honte de ce que vous faites. Vous osez travailler tous les jours et revenir infecter votre famille en toute impunité », écrit l’auteur de la lettre anonyme.
« Nous savons que vos enfants vont aussi à l’école, s’il leur arrive malheur, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer et cela nous coûtera des millions en thérapie. Nous vous avons vu dehors et discuter avec d’autres voisins, nous supposons que vous emmenez vos enfants à l’école ou que vous les récupérer, donc là bas aussi, vous semez la mort », ajoute-t-il.
« Si, à la reprise scolaire, vous mettez vos enfants avec les nôtres aux Longues Rayes [une école élémentaire d’Éragny, ndlr], prenez garde à vous, nous ne nous laisserons pas faire ! » poursuit l’auteur.
Une plainte déposée au commissariat d’Herblay-sur-Seine
Bouleversée par ce courrier menaçant, l’infirmière a décidé de déposer plainte au commissariat d’Herblay-sur-Seine le 4 mai.
« En lisant ça, j’ai ressenti tellement de colère. Les gens sortent pour applaudir les soignants à 20 h, c’est beau, mais après voilà ce que l’on reçoit », confie la mère de famille dans les colonnes de La Gazette du Val-d’Oise.
« J’ai salué mes voisins, c’est vrai, mais de trottoir à trottoir en respectant toujours les distances de sécurité. De plus, pour ma famille, je prends toutes les précautions nécessaires. Personne n’a été malade chez moi ! » ajoute-t-elle.
« Je me suis demandé si ce n’était pas des jeunes qui avaient voulu faire une mauvaise blague. J’ai eu envie de le croire. Ce qui fait le plus mal, ce sont les attaques vis-à-vis de mes enfants », poursuit Mélanie.
« J’aime mon métier, j’aime aider les autres. Mais aujourd’hui, je n’ai plus envie de dire que je suis infirmière car je n’ai pas envie que ça retombe sur mes enfants. C’est surtout ça qui me met en colère », souligne l’Éragnienne.
Si elle admet avoir eu du mal à trouver le sommeil après la réception du courrier malveillant, elle souhaite désormais découvrir l’auteur qui se cache derrière ces mots particulièrement violents.
« Je pensais connaître mes voisins, mais maintenant, quand certains me disent bonjour, je me pose toujours la question à savoir si l’un d’eux à quelque chose à voir avec ce courrier », observe Mélanie.
Mis au courant, plusieurs voisins ont décidé de lui témoigner leur soutien. « Nous n’étions vraiment pas bien, nous avons tenté de lui remonter le moral », affirme une voisine.
L’enquête en cours permettra peut-être à l’infirmière de connaître le fin mot de cette affaire.
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