À Cargèse, des milliers de personnes sont venues dire adieu ce vendredi à Yvan Colonna. Ici, les gens le voient comme l’enfant du pays, mort à 61 ans lundi des suites de son agression à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône) le 2 mars. Pas comme l’homme condamné par trois fois à la perpétuité pour l’exécution par balles du préfet Erignac, en février 1998 à Ajaccio. Un crime qu’il a toujours nié.
Le cercueil est arrivé peu après 14h00 dans ce village de 1300 habitants, berceau de la famille Colonna, à quelque 50 kilomètres d’Ajaccio.
Parmi la foule massée en silence devant l’église qui sonnait le glas, ou à pied derrière le convoi, plusieurs personnalités de l’île : Gilles Simeoni, le président autonomiste du Conseil exécutif, Jean-Guy Talamoni, l’ex-président indépendantiste de l’assemblée de Corse, ou encore Charles Pieri, ex-leader présumé du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), un mouvement qui a récemment menacé de reprendre la lutte armée.
Après son arrivée au village et un passage devant la maison familiale des Colonna, le convoi est passé « devant le champ d’oliviers (qu’Yvan) avait dû abandonner un jour de mai 1999″ pour tenter d’échapper à son arrestation, comme l’avait annoncé l’avis de décès, en langue corse. Il est arrivé sur la place de l’Église vers 15H30.
Une messe en latin et byzantin
Le cercueil a ensuite été porté dans l’église latine de Cargèse. C’est un archimandrite, prêtre capable d’officier dans les rites latin et byzantin, Antoine Forget, dit père Tony, quia conduit la cérémonie religieuse qui a duré jusqu’à 16h35.
Puis l’inhumation, qui s’est déroulée dans un minuscule cimetière à l’entrée de Cargèse, dédié aux « Familles Colonna », comme l’indique une plaque de marbre gris à l’entrée. Au-dessus du caveau, un drapeau corse était déjà installé.
Les drapeaux en berne en signe de solidarité
En témoignage de « solidarité », le parti autonomiste Femu a Corsica, de Gilles Simeoni, avait appelé à mettre tous les drapeaux en berne, à observer une minute de silence à 15h00. La mise en berne mardi par la collectivité de Corse des trois drapeaux – corse, français et européen – ornant sa façade avait été dénoncée comme « une faute » par le Président-candidat Emmanuel Macron.
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