« Décaler le sèche‑linge ou baisser la plaque électrique », le gouvernement prépare les Français à des coupures d’électricité cet hiver en soufflant le chaud et le froid. La mise à l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim, décidée par François Hollande en 2012 et concrétisée par Emmanuel Macron en 2020, a impacté la production électrique du pays jusqu’à risquer de faire passer aux Français un hiver dans le rouge.
Tout en rouvrant la centrale à charbon de Saint‑Avold en Moselle, après celle de Cordemais de Loire‑Atlantique, avec 500.000 tonnes de charbon brûlées jusqu’en mars, on demande aux Français de réduire leur impact carbone pour sauver la planète.
La politique énergétique du gouvernement est arrivée à l’heure du bilan et les coupures d’électricité que vont subir la population cet hiver pourraient moins ressembler à une gestion de crise qu’à un abandon de l’État.
Au gouvernement, on s’agite et on s’inquiète
La semaine dernière, RTE alertait à nouveau d’un risque élevé de tensions sur le réseau électrique, particulièrement en début d’année 2023, en raison du temps de redémarrage des réacteurs nucléaires à l’arrêt. Cet hiver, 60% des Français pourraient être concernés par des coupures d’électricité (de 2 heures), pendant lesquelles il ne sera plus possible de téléphoner, de se chauffer, d’aller sur Internet ou de faire du café.
Début juin, Emmanuel Macron assurait pourtant qu’il n’y aurait aucun risque de coupure cet hiver : « Je veux vous rassurer : il n’y a aucun risque de coupure » déclarait-il à la presse quotidienne régionale. Mais selon un article de France Info, on s’inquiète au gouvernement de la réaction de la population et comme pour la gestion du Covid, les déclarations se succèdent et se contredisent.
« Aujourd’hui, nous dépendons du ciel » a déclaré Élisabeth Borne, en forme d’aveu d’impuissance, le 29 novembre. Pourtant au 16 novembre, elle assurait que les Français allaient « vivre mieux » grâce à la transition énergétique. Le jour même, Olivier Véran intimait aux Français de « décaler le sèche‑linge ou baisser la plaque électrique de la cuisine », quand deux jours plus tard, il certifiait que le « gouvernement n’annonçait en aucun cas des coupures de courant ».
Que les Français hébétés par tant de contradictions se rassurent, ils « seront informés d’un risque de tensions d’électricité la veille à 15h », précise le porte‑parole, indiquant que le gouvernement est « dans l’anticipation ».
En coulisse, pourtant, certains ministres ont des sueurs froides : « S’il doit y avoir des coupures, on entre en terre inconnue », lâche l’un d’entre eux. Ne pas avoir d’électricité, cela signifie « pas de lumière, pas de chauffage, pas non plus de téléphone, ni mobile, ni fixe (…) plus d’Internet, plus aucun moyen de communication, ni d’information », les ingrédients parfaits d’un scénario catastrophe pour des Français déjà perplexes face à la gestion du Covid et mis sous pression par l’inflation.
Pour rassurer les ouailles, Emmanuel Macron prendra la parole le premier jour « d’alerte rouge » signalée par Ecowatt – le dispositif d’alerte des crises d’énergie, avant d’annoncer, dans les quelques semaines qui vont suivre, l’irrémédiable instauration d’un passe énergétique, conditionnant à nouveau et un peu plus nos vies et nos libertés.
Les choix énergétiques du gouvernement en question
En novembre 2018, Emmanuel Macron annonçait la fermeture de 14 réacteurs nucléaires dont ceux de Fessenheim, la plus grande centrale française, qui a eu lieu en juillet 2020. Cette fermeture de réacteurs, qui représentaient une puissance de 1,8 gigawatt, a tout de suite été suivie de tensions sur le réseau électrique durant l’hiver 2020. « En fermant la centrale par idéologie, En Marche a exposé notre pays à des coupures d’électricité », commentait le député LR de la circonscription du Haut‑Rhin, Raphaël Schellenberger. Selon le Figaro, la CGT était sur la même ligne : « La politique énergétique menée par le gouvernement nous mène dans le froid et dans le noir. »
Le 26 novembre 2020, le sénateur LR Christian Klinger interrogeait le gouvernement concernant la fermeture de Fessenheim. Le ministre Jean‑Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, avait répondu : « Le Gouvernement s’est engagé dans la voie de la diversification, en réduisant progressivement la part du nucléaire dans le mix électrique de la France, avec l’objectif d’atteindre un niveau de 50% en 2035, contre 72% aujourd’hui. » Il s’agissait alors, selon lui, « d’une politique énergétique réussie ».
Actuellement, sur 56 réacteurs en état de fonctionner, la France en compte 32 à l’arrêt, faute de maintenances, prévues mais non réalisées. L’État annonçait en septembre que 27 d’entre eux devraient pouvoir produire à nouveau de l’électricité pour Noël et les 5 autres en février. Une promesse qui a déjà pris du retard faute d’avoir su former en France le personnel qualifié. Cet été, alors que la France était historiquement exportatrice d’électricité, l’Hexagone a commencé à importer de l’électricité de pays voisins, notamment de l’Allemagne qui s’appuie sur le charbon pour sa production électrique.
France 2030, la lumière au bout du tunnel ?
Un peu plus d’un an après la fermeture de Fessenheim, Emmanuel Macron annonçait lors de la présentation du plan « France 2030 » en octobre 2021, vouloir « réinventer le nucléaire », en espérant « faire émerger d’ici 2030 des réacteurs nucléaires de petites tailles, innovants, avec une meilleure gestion des déchets ».
L’électricité nucléaire est en effet l’électricité la plus décarbonée et la plus propre jamais inventée à ce jour. Le GIEC évoque des émissions de CO2 de 12 grammes par kilowattheure (g/kWh) pour l’électricité nucléaire quand elles sont de 1000 g/kWh pour le charbon, de plus de 700 g/kWh pour le pétrole et de 50 g/kWh pour le solaire photovoltaïque. C’est pourquoi avec une part de l’énergie nucléaire correspondant à 72% de la production globale, la France se positionne parmi les pays d’Europe émettant le moins de CO2 par mégawattheure (MWh) d’électricité produite.
Mais la cacophonie ne fait que commencer, le gouvernement comptant réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2035 et augmenter celle de l’électricité renouvelable à 40%. Selon Euronews, le secteur des énergies renouvelables européen est majoritairement dépendant de la Chine communiste, qui maîtrise 67% de la production mondiale des modules photovoltaïques et environ 80% des composants nécessaires à la fabrication des éoliennes. Cela éloignera d’autant la France d’une indépendance énergétique durement acquise, augmentera le nombre de coupures électriques et permettra au renouvelable de continuer à détruire les sols et les paysages français.
Entre le black‑out de la population cet hiver et les promesses de la gauche écologiste déconnectée des réalités scientifiques, le gouvernement ne pourra pas toujours défendre la politique du « en‑même temps« au risque de voir les Français sortir dans les rues, quand ils n’auront plus de chauffage, de télévision ni d’Internet pour rester sagement chez eux.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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