L’imam tunisien de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze, dont Gérald Darmanin a demandé l’expulsion, a expliqué avoir fait un lapsus.
Dans le Gard, un imam a tenu des prêches à la mosquée de Bagnols-sur-Cèze qui remettent « fondamentalement en cause les valeurs » de la République selon le préfet. Ces propos constituent des « appels à la haine », a-t-il insisté mardi.
L’intéressé évoque un « lapsus ». « Je ne parlais en aucun cas du drapeau français », s’est défendu Mahjoub Mahjoubi sur France Bleu Gard Lozère, expliquant qu’il dénonçait les rivalités entre supporters lors de la récente Coupe d’Afrique des Nations (CAN) : « Je parle des stades et de tous ces drapeaux qu’on lève dans les stades et qui divisent les musulmans ».
« J’ai fait un lapsus, je ne suis pas Voltaire ni Victor Hugo. Dans mes propos, au lieu de dire ‘‘tous ces drapeaux multicolores ou de différentes couleurs’’, et bien j’ai dit ‘‘tous ces drapeaux tricolores’’, mais en aucun cas je ne parlais de la France », a ajouté M. Mahjoubi. « Bien au contraire, je défends la République, la laïcité, bien entendu j’ai défendu Samuel Paty (NDLR : le professeur assassiné en 2020 par un islamiste), j’étais dans la marche pour Charlie Hebdo », a poursuivi l’imam.
« C’est la pensée frériste »
« Il y a plusieurs dizaines de minutes de prêches qui ont été analysés et qui recèlent bien d’autres choses que ce pseudo lapsus », a répliqué sur franceinfo Jérôme Bonet. Pour Florence Bergeaud-Blackler, spécialiste des Frères musulmans, l’affirmation de l’imam de Bagnols-sur-Cèze selon laquelle il défendrait la République , »c’est évidemment faux ». « Par contre, en ce qui concerne le lapsus, je pense que c’est vrai », a réagi l’anthropologue sur RMC/BFM-TV.
« Ce qu’il dit là est banal. Dans les mosquées, c’est ce qu’on entend partout. En fait, c’est la pensée frériste, qui considère que la seule nation qui vaille, c’est la nation islamique », a expliqué l’auteure du livre Le frérisme et ses réseaux.
Pour autant, face à cet imam, on assisterait à « une espèce de surréaction, qui n’est pas bonne, parce qu’on essaye de viser l’homme, alors que ce sont les idées » qu’il faut selon elle combattre, a ajouté la chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), placée sous protection policière l’an dernier après avoir reçu des menaces de mort suite à la parution de son ouvrage.
Le droit de séjour en question
Outre l’enquête du parquet, « il y a le volet du droit au séjour, qui fait l’objet comme l’a souhaité le ministre de l’Intérieur d’une instruction, pour voir les modalités selon lesquelles nous pourrons le cas échéant retirer le titre de séjour de cette personne », a aussi expliqué le préfet.
« C’est ce que permet la nouvelle loi immigration. Doit-on conserver sur notre territoire des gens qui tiennent des propos qui contestent à ce point nos valeurs ? », a-t-il conclu.
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