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Dans un Liban confiné, une championne de tir s’entraîne dans son garage

février 11, 2021 15:50, Last Updated: février 11, 2021 15:54
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Dans un pays confiné, la Libanaise Ray Bassil, spécialiste du tir à la carabine, n’a pas arrêté de s’entraîner en vue des Jeux de Tokyo cet été (23 juillet-8 août), s’attelant à l’exercice entre des voitures garées dans son garage souterrain. 

Déterminée à rester en forme malgré la pandémie et la fermeture des clubs de tir, cette femme de 32 ans a transformé le parking de son immeuble en un champ de tir virtuel, le tout sans tirer un seul coup.

« Les clubs de tir ont été contraints de fermer … Je n’avais pas d’autre choix » que de m’entraîner dans le garage, raconte-t-elle à l’AFP.

Rester en forme physiquement

« Je dois rester en forme physiquement, mentalement et techniquement », a souligné la sportive qui a elle-même contracté le virus mais vite renoué avec l’entraînement malgré un couvre-feu 24h/24.

La tireuse libanaise Ray Bassil travaille avec son cousin et entraîneur temporaire dans le parking souterrain de son immeuble, lors d’une séance d’entraînement pour les JO de cet été. Beyrouth, le 5 février 2021. Photo de Joseph Eid / AFP via Getty Images.

La seule Libanaise qualifiée pour les Jeux de Tokyo

Le Liban est soumis à un confinement strict depuis la mi-janvier après une flambée du coronavirus durant la période des fêtes ayant contraint les autorités à imposer des mesures draconiennes.

Ray Bassil est la seule Libanaise jusqu’ici à être qualifiée pour les Jeux de Tokyo et espère décrocher une médaille olympique, un exploit que le Liban n’a plus connu depuis une médaille de bronze en lutte gréco-romaine à Moscou en 1980.

« Il ne s’agit pas seulement de mon rêve mais aussi de mon pays » accablé par une série de crises et de drames, affirme Ray Bassil, qui participera à ses troisièmes Jeux olympiques après Londres en 2012 et Rio en 2016 où elle avait terminé 14e de l’épreuve de fosse olympique.

-Déterminée à rester en forme malgré la pandémie de coronavirus, la femme de 32 ans a transformé les places de parking sous son immeuble en un champ de tir virtuel. Photo de Joseph Eid / AFP via Getty Images.

À l’intérieur du garage de 500 mètres carrés près de la ville côtière de Jounieh, au nord de Beyrouth, Ray Bassil pointe son fusil en direction d’un mur gris pâle, imaginant des plateaux d’argile volants.

Travailler le maintien de l’équilibre

Debout sur une jambe, près d’une voiture noire et d’une moto rouge, elle tourne son fusil à gauche puis à droite dans un mouvement rapide, en suivant les instructions de son cousin et entraîneur temporaire Nahi.

Dans un autre exercice, ce dernier lui tape dans le dos, pour la déstabiliser et l’aider ainsi à travailler le maintien de l’équilibre.

Son envie de porter haut le nom du Liban est à la hauteur des déceptions et revers cumulés essuyés par son pays.

Une séance d’entraînement pour les JO de cet été,  près de la ville côtière de Jounieh, au nord de la capitale Beyrouth, le 5 février 2021. Photo de Joseph Eid / AFP via Getty Images.

Outre la crise sanitaire, le pays est englué depuis l’automne 2019 dans une impasse politique et une crise économique et financière sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Cette double épreuve a été couronnée par une explosion gigantesque au port de Beyrouth en août ayant tué plus de 200 personnes et rasé des quartiers entiers de la capitale.

Mais Ray Bassil reste confiante.

« Toutes ces difficultés n’ont pas affecté mon moral », assure la sportive, dont le père était joueur de volley-ball.

« Je viens d’une famille très sportive et je serai à la hauteur du défi ».

 

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