Youtubeur vedette, capitaine humanitaire, militant anti-fasciste, rappeur anticorruption… de nouveaux élus aux profils atypiques font mardi leur rentrée au Parlement européen.
Sans expérience politique ni parti, l’influenceur Fidias Panayiotou, 24 ans et 2,6 millions d’abonnés sur YouTube, a réuni 20% des voix à Chypre. Parmi ses faits d’armes, des vidéos virales où il étreint 100 célébrités — dont le milliardaire américain Elon Musk — ou passe une semaine dans un cercueil…
« J’en ai assez que les responsables politiques ne servent que leurs intérêts ou leur parti, ignorant les intérêts de la société », déclarait-il en avril.
Cet auto-proclamé « faiseur d’erreur professionnel » prône désormais la démocratie « directe » : sur TikTok ou X, il a demandé à ses abonnés s’il devait rejoindre le groupe écologiste ou rester non affilié (verdict : il restera indépendant).
Vu en train de frauder dans les transports
Ou s’il devait soutenir un second mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission (refus quasi-unanime des internautes). Dernière performance : son trajet en auto-stop de Bruxelles à Strasbourg…
Fidias avait suscité la controverse en 2023 pour une vidéo où il voyageait au Japon sans payer les transports ou les restaurants.
Cette activiste allemande de 36 ans s’est fait connaître comme capitaine d’un navire humanitaire dédié au sauvetage des migrants en Méditerranée. Elle avait forcé en 2019 le blocus des autorités italiennes pour accoster le « Sea-Watch 3 » avec 43 migrants rescapés à bord, ce qui lui vaudra trois jours en prison.
Candidate de Die Linke (gauche radicale), Carola Rackete a assuré à l’AFP s’être engagée en politique « par nécessité », pour contrer « la menace majeure » des droites radicales pour la démocratie.
Cette défenseuse de la cause climatique a un CV robuste : diplômée en transport maritime et gestion environnementale, elle a intégré nombre d’expéditions scientifiques en Arctique et Antarctique. Depuis 2019, elle mêle projets scientifiques et activisme, à l’image de l’occupation d’une forêt allemande pour empêcher la construction d’une autoroute.
Une jeune activiste pour le climat
À 23 ans, benjamine des eurodéputés, Lena Schilling incarne la vague de jeunes militants climatiques désireux d’entrer en politique pour changer les lois.
La jeune Autrichienne a fait ses armes lors des mobilisations « Fridays For Future » qui rassemblaient des milliers d’étudiants dans le monde.
Fille d’un employé de banque et d’une travailleuse sociale, Lena Schilling a fréquenté les cercles de gauche viennois, avant de devenir tête de la liste des Verts, qu’elle avait pourtant éreintés précédemment.
Deux semaines avant le scrutin, des médias ont fait état de conversations privées où elle semblait envisager de rejoindre la gauche radicale. Ce qu’elle a nié, expliquant qu’il n’était « pas facile » d’abandonner « son rôle d’activiste ayant des relations dans divers camps ».
Condamnée à onze ans de prison
Pour l’Italienne Ilaria Salis, 40 ans, l’élection a entraîné la levée d’une assignation à résidence en Hongrie. Début 2024, Mme Salis était apparue devant la justice hongroise dans des conditions humiliantes, enchaînée et pieds liés, conduisant Rome à protester.
Incarcérée plus d’un an, Mme Salis avait finalement été assignée à résidence en mai. Le parquet hongrois, qui l’accuse d’être venue à Budapest pour commettre des violences en marge d’une manifestation contre un rassemblement néo-nazi, avait requis onze ans de prison à son encontre.
Elle a été libérée suite à son élection comme candidate du petit parti italien « Alliance Verts et gauche ». « Cela ne donne pas une image positive de la démocratie italienne que d’envoyer un criminel de droit commun au Parlement », a réagi le chef de cabinet de Viktor Orban, Gergely Gulyas.
Professeure de lettres, Ilaria Salis a aussi défendu en Italie l’occupation des logements vacants.
Il avait fait un doigt d’honneur à des élus conservateurs
Ce rappeur bulgare aussi connu sous le nom d’Itso Hazarta est entré en politique en 2021 comme membre du parti réformiste « Continuons le changement » et siègera comme eurodéputé avec Renew (libéraux). Auteur-compositeur, il est devenu célèbre en cofondant en 1996 le groupe hip-hop Upsurt, qui aborde des questions sociales brûlantes.
Totalisant 14 millions de vues, le clip d’un de ses tubes fustigeant la corruption et le népotisme le met en scène dans une mini-fourgonnette exterminant des fonctionnaires corrompus… Le titre avait rythmé les manifestations anti-corruption bulgares de l’été 2020.
Brièvement élu au Parlement bulgare, le rappeur s’était excusé après un selfie le montrant faire un doigt d’honneur à des élus conservateurs.
L’éducation est la clef contre la corruption, a-t-il expliqué à l’AFP: il prône le recours aux fonds européens pour financer des camps éducatifs dédiés aux enfants défavorisés. Lui-même en organise déjà chaque année avec son propre argent.
De jokey professionnelle à « Danse avec les stars »
Cette eurodéputée irlandaise de 39 ans, élue sur la liste du parti conservateur Fine Gael, est l’une des jockeys les plus titrées de son pays.
Après avoir quitté le monde équestre en 2018, elle a triomphé dans l’émission « Danse avec les stars », dont elle a remporté en 2022 l’édition irlandaise.
Ayant grandi dans une ferme, elle affirme vouloir « se battre pour les agriculteurs et pêcheurs irlandais.
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