Lors des Jeux olympiques de 2024, les athlètes et les membres de l’organisation des Jeux emprunteront une voie réservée sur le périphérique afin de se déplacer plus rapidement. S’inscrivant dans le cadre du programme Héritage, qui vise à prouver que les JO ne sont pas totalement un gouffre financier, l’aménagement de cette voie concernera les transports en commun, les covoitureurs et les taxis.
Du 17 avril au 28 mai, les Franciliens sont ainsi invités à donner leur avis sur les modalités d’usage de cette voie spéciale du périphérique (plage horaire, catégorie d’usagers, vitesse maximale autorisée, etc.).
Si la volonté de désengorger le périphérique est une intention fort louable, tout comme l’est l’occasion donnée aux Français de s’exprimer sur un sujet qui les touche au quotidien, un tel bouleversement du flux automobile entraînera forcément de lourdes conséquences. Les 34 kilomètres du périphérique parisien constituent en effet la voie urbaine la plus empruntée d’Europe : plus d’un million de véhicules l’utilisent chaque jour, ce qui représente 40% du trafic parisien ; 45% des trajets consistent par ailleurs à se rendre d’une banlieue à une autre.
Si l’une des trois précieuses voies devait n’être réservée qu’à une minorité d’automobilistes, les deux autres seraient alors irrémédiablement encombrées et le trajet quotidien des Franciliens deviendrait un véritable enfer. Quant à abaisser la limitation de vitesse, cela accroîtrait encore davantage des temps de trajet déjà trop longs. Il existe certes aux États-Unis ce qu’on appelle des diamond lanes (voies réservées pour les véhicules avec plusieurs passagers), mais elles ne sont que l’une des quatre à six voies qu’on y trouve généralement sur les autoroutes ; du fait qu’il existerait seulement deux voies sur le périphérique parisien, la mesure proposée par Anne Hidalgo, si elle venait à être adoptée, ne ferait que compliquer davantage la vie des habitants des couronnes parisiennes.
Article écrit par Aliénor Barrière. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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