Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes des États-Unis vendredi soir à la suite de la diffusion des images des caméras embarquées des cinq policiers de Memphis responsables du meurtre de Tyre Nichols.
Les cinq officiers concernés ont été arrêtés et inculpés de meurtre au second degré jeudi.
Après la diffusion, vendredi soir, d’images montrant une lutte violente entre M. Nichols et les officiers de police, des manifestants sont descendus dans les rues dans plusieurs villes américaines réclamant que justice soit faite, alors que d’autres dénonçaient également la « terreur policière », selon leurs mots. Certains scandaient des messages de gauche classiques sur la « lutte des classes « et la « révolution ».
Dans certains endroits, les protestations étaient encadrées par le groupe d’extrême gauche connu sous le nom d’Antifa, réputé pour être conflictuel et violent lors des manifestations, selon des vidéos circulant sur les médias sociaux.
Certains manifestants ont bloqué la circulation et causé des dommages matériels.
À Memphis, plusieurs dizaines d’individus ont bloqué un pont très fréquenté de la I-55, qui relie l’Arkansas et le Tennessee de part et d’autre du fleuve Mississippi, provoquant un embouteillage de semi-remorques conséquent.
Dans le district de Columbia, une foule de manifestants s’est rassemblée dans le parc Lafayette, situé à proximité de la Black Lives Matter Plaza et en face de la Maison blanche.
À Chicago, environ une douzaine de manifestants se sont regroupés devant un commissariat de police.
Une vidéo diffusée sur les médias sociaux montre un homme qui défonce le pare-brise d’une voiture de police à Times Square à New York. La voiture est encerclée par une foule importante et l’homme a rapidement été plaqué au sol par les policiers. La gare Grand Central aurait été fermée en prévision des manifestations.
Une manifestation à Boston a également provoqué un arrêt de la circulation.
À Seattle, un important groupe de militants Antifa a défilé dans le centre-ville en scandant « black lives matter » et « say his name », rapporte Rebel News. Une autre vidéo réalisée par le journaliste indépendant Jonathon Choe montre un groupe d’Antifa bloquant la circulation près du Seattle Center, en scandant « no justice, no peace ».
Un témoin s’est confié au journaliste : « Ils utilisent le slogan ‘no justice, no peace’ [ce soir], mais ils ont laissé de côté ‘no racist police’. Ce soir, ils ne le disent pas. »
Ses propos sont une référence indirecte au fait que les cinq officiers accusés de la mort de M. Nichols sont tous noirs. La victime était également noire.
Les officiers de police sont Tadarrius Bean, Demetrius Haley, Desmond Mills Jr, Emmitt Martin III, et Justin Smith.
Ils ont également été inculpés de voies de fait graves, d’enlèvement aggravé ayant entraîné des blessures corporelles, d’enlèvement aggravé avec possession d’arme, de faute professionnelle pour avoir fait usage de la force sans en avoir l’autorité, de faute professionnelle avec manquement à une obligation légale et d’abus de pouvoir.
Tyre Nichols était chauffeur chez FedEx et est décédé trois jours après son interpellation, le 10 janvier. La ville de Memphis a diffusé les images des caméras embarquées de la police et d’une caméra installée sur un poteau électrique, qui montrent le carrefour où M. Nichols a été arrêté pour conduite dangereuse.
La police et des officiels de la ville, ainsi que la mère de M. Nichols, ont appelé les manifestants à rester pacifiques. Parallèlement, les autorités de plusieurs villes se préparent à renforcer leurs mesures de sécurité.
« Je ne veux pas que nous brûlions notre [propre] ville, que nous saccagions les rues, parce que ce n’est pas ce que mon fils représentait », a déclaré jeudi la mère de la victime, RowVaughn Wells. « Si vous êtes ici pour moi et Tyre, alors vous manifesterez de manière pacifique. »
Le président Joe Biden s’est dit « indigné » et « profondément peiné » après avoir regardé la vidéo de Memphis. Il s’est joint à Mme Wells pour appeler les manifestants à rester pacifiques.
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