Au moins 41 personnes dont vingt civils ont été tuées et près de 160 blessées, dont 110 civils à Gardez, capitale de la province de Paktiya (sud-est), où le vaste complexe officiel ciblé par les insurgés abrite différentes forces de police et un centre de formation, selon un dernier bilan du vice-ministre de l’Intérieur, le général Murad Ali Murad.
L’assaut revendiqué par les talibans a duré cinq heures et s’est terminé par la mort des cinq assaillants.
Simultanément, dans la province voisine de Ghazni, « 25 membres des forces de sécurité et cinq civils ont été tués et une dizaine blessés » dans l’attaque du siège du district d’Andar, à une centaine de km à l’ouest de Gardez, selon le vice-ministre.
Interrogé au Pakistan par l’AFP, un responsable taliban a affirmé que ces deux opérations étaient des représailles à de récentes attaques de drones américaines sur leurs positions : « Ces opérations sont une contre-attaque », a-t-il assuré.
Dans les deux cas l’assaut a commencé par l’explosion de véhicules piégés, de camions et de Humvee, qui ont ouvert la voie à des commandos armés.
« J’étais en classe quand j’ai entendu un énorme boum, tout le bâtiment a été secoué, les vitres ont volé en éclats. On essayait de sortir quand on a entendu une deuxième explosion… Plusieurs camarades ont été blessés par le verre », a rapporté un étudiant de Gardez, Noor Ahmad.
À l’intérieur de l’hôpital de Gardez, c’est le chaos, « des enfants, des femmes et des policiers blessés attendent dans le hall » a précisé un correspondant de l’AFP qui a vu aussi des corps de policiers déposés à même le sol.
« Nous avons accueilli 160 blessés et 26 corps, dont celui d’une femme. L’établissement est débordé » a confié le Dr Shir Mohammad Karimi, directeur-adjoint de la santé pour la province de Paktiya.
L’hôpital militaire a réceptionné 52 blessés et six morts, précise-t-il.
Dans un rayon de plusieurs centaines de mètres autour du lieu de l’attentat, le verre jonche le sol. Les rescapés, choqués, regardent les colonnes de fumée grise. Des incendies se sont déclarés.
Le chef de la police provinciale, le général Toryalay Abdani, a été tué dès le début de l’assaut. Le complexe qui abrite un centre d’entraînement, des forces de la police nationale, de la police des frontières et des militaires a été soufflé par la violence des explosions.
Selon Sardar Wali Tabasum, porte-parole de la police, les assaillants ont fait exploser un camion et un Humvee piégés devant le complexe, d’où des dégâts très importants.
Puis, a précisé le ministère de l’Intérieur, « les assaillants munis de vestes explosives et d’armes légères (…) sont entrés dans l’enceinte ».
Les forces spéciales et des renforts de police ont été dépêchés sur place.
La province de Paktiya, frontalière des zones tribales du Pakistan, est un fief taliban où est également signalée une forte présence du réseau Haqqani, affilié aux insurgés et auteur de nombreuses attaques sanglantes et enlèvements.
Une frappe de drone américaine, lundi soir, a d’ailleurs ciblé une réunion du réseau Haqqani dans la zone tribale pakistanaise de Kurram, frontalière de Paktiya, faisant au moins 26 morts selon des responsables locaux.
Un porte-parole des forces américaines à Kaboul a confirmé qu’elles avaient « conduit le 16 octobre (lundi) plusieurs raids dans le district de Jaji Maidan, en Paktiya, sous le contrôle des autorités anti-terroristes ».
Cette région du sud-est est particulièrement troublée, place-forte d’éléments armés où circulent de part et d’autre de la Ligne Durand, frontière entre Afghanistan et Pakistan, talibans, membres du réseau Haqqani et aussi d’Al-Qaïda.
Pour cette raison les forces spéciales américaines chargées de la lutte anti-terroriste ont installé une base militaire près de la ville de Khost et entraînent une milice afghane à la réputation sulfureuse.
« Les talibans et le réseau Haqqani ne font qu’un et restent unis », a souligné le responsable taliban au Pakistan, indiquant qu’une « réunion d’urgence doit décider d’intensifier les attaques ».
Le réseau Haqqani a été récemment visé par une opération de l’armée pakistanaise afin de libérer une famille de cinq otages américano-canadiens enlevés et détenus depuis cinq ans.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.