Emmanuel Macron veut reprendre un contact direct avec les Français après trois mois de crise des retraites, et il se rend mercredi en Alsace pour célébrer les efforts de réindustrialisation de son gouvernement. Mais une fois de plus, il devrait être accueilli par des manifestants hostiles.
Au surlendemain de son allocution télévisée destinée à enclencher une nouvelle phase de son quinquennat, le président se déplace dans le Bas-Rhin, pour la visite d’une usine dans la petite ville de Muttersholtz. Puis il se rendra jeudi dans l’Hérault pour parler d’éducation.
L’intersyndicale a d’ores et déjà appelé dans un communiqué à un rassemblement à midi dans la localité alsacienne et demandé aux manifestants de se munir de casseroles ou de couvercles pour « mieux se faire entendre » et montrer que « la page retraites est loin d’être tournée ».
Concerts de casseroles pendant son allocution télévisée
Pendant son allocution télévisée, des rassemblement et des concerts de casseroles avaient aussi été organisés dans tout le pays, signe d’une contestation qui perdure malgré la validation de la réforme par le Conseil constitutionnel en fin de semaine dernière et sa promulgation. Encore mardi soir, un déplacement privé du chef de l’État à Saint-Denis, près de Paris, a attiré quelque 300 manifestants.
Plusieurs membres de l’exécutif ou de l’entourage présidentiel incitent cependant Emmanuel Macron à renouer avec les Français sur le terrain. « C’est important » qu’il fasse des déplacements dans les territoires comme mercredi, a dit l’un de ses proches, le ministre des Transports Clément Beaune, se réjouissant qu’il « puisse être sur le terrain », « au contact », pour « entendre un certain nombre de ces revendications aussi ».
Depuis la présentation de sa réforme des retraites en janvier, le président est resté en retrait à l’Élysée. Il s’est très peu déplacé en régions, à l’exception de deux visites en Charente et près du lac de Serre-Ponçon, dans les Alpes. En cette dernière occasion, il avait été chahuté par des manifestants.
Cent jours pour relancer son second quinquennat
Après avoir présidé le Conseil des ministres à l’Élysée, Emmanuel Macron est attendu mercredi en début d’après-midi dans l’entreprise Mathis, spécialisée dans la construction en bois et intervenant sur plusieurs chantiers pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a fait savoir l’Élysée. La filière bois est particulièrement impliquée dans la décarbonation du secteur du bâtiment. Et elle est « un secteur stratégique de cette réindustrialisation du pays soutenue par le gouvernement », a ajouté la présidence. Lors de son adresse aux Français, Emmanuel Macron s’est donné cent jours pour relancer son second quinquennat.
Parmi les chantiers prioritaires qu’il veut faire avancer d’ici au 14 juillet, celui d’un « nouveau pacte de la vie au travail » à négocier avec les partenaires sociaux, et celui des « progrès » dans les services publics comme l’éducation ou la santé.
Jeudi, il doit d’ailleurs enchaîner avec un autre déplacement, dans l’Hérault, consacré à l’école. Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants. « Accélération » semble le maître-mot de la séquence que le chef de l’État veut désormais ouvrir.
La complexité de réformes tous azimuts
L’exécutif affiche sa volonté d’engager sans attendre des réformes tous azimuts, une tâche qui s’annonce très compliquée puisque la Première ministre Élisabeth Borne n’est pas parvenue ces dernières semaines à élargir sa majorité relative à l’Assemblée nationale.
En recevant mardi le patronat, il a demandé aux partenaires sociaux de négocier le nouveau pacte comprenant des mesures liées au travail d’ici à la fin de cette année et que le gouvernement voit comme un complément à la réforme des retraites.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite relancer les efforts sur l’immigration et parvenir à un « projet de loi fort » sur lequel il espère le soutien du parti de droite Les Républicains (LR).
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