L’homme qui a giflé le Président Emmanuel Macron le 8 juin dans la Drôme, est un fan d’histoire médiévale qui suit la droite royaliste sur les réseaux sociaux, mais que l’on décrit comme apolitique et non violent dans sa commune.
Interpellé à Tain-L’Hermitage, Damien Tarel, âgé de 28 ans habite Saint-Vallier dans la Drôme au nord de Valence. Il y a fondé deux associations dans les arts martiaux historiques européens – une pratique de combats « tombés dans l’oubli » qui compte 1500 pratiquants en France – et les jeux de plateau à figurines. Il y côtoie son ami Arthur C., 28 ans, arrêté à ses côtés après avoir filmé l’agression du chef de l’État.
Rencontré par l’agence France Presse (AFP) mardi soir à Saint-Vallier, Loïc Dauriac, 36 ans, est un ami des deux hommes – le second est le parrain de sa fille. Il se trouvait d’ailleurs avec eux avant le passage de M. Macron – les trois ont été filmés par une équipe de l’émission Quotidien.
« C’est pas quelqu’un de violent »
Parti avant la gifle, il dit avoir été « énormément » étonné par le geste de Damien Tarel : « C’est pas quelqu’un de violent ». Deux commerçantes voisines de l’association de jeux confirment, évoquant « un gamin sans histoires ».
« C’est pas du tout le style de la personne », abondent encore deux anciennes camarade de collège et de lycée croisées dans Saint-Vallier. « Et il n’a jamais montré d’opinion politique, à ce qu’on sache ». Idem pour Arthur C., selon un habitant qui le côtoie dans un conseil de quartier. « Franchement je suis tombé du sixième étage, je comprends pas, ce garçon a dû se laisser entraîner », affirme-t-il à l’AFP au téléphone. « Je le côtoie dans nos réunions, où l’on ne parle pas de politique, ni de religion ; on est là pour la ville, pour aider les gens, et il a toujours été correct avec nous, très sensé dans ses raisonnements », ajoute-t-il.
Un « gros ras-le-bol » face à un Président « qui ne nous écoute pas »
Sur YouTube, Damien Tarel est cependant abonné à plusieurs chaînes d’extrême droite ou royalistes comme celle du Cercle Richelieu. Sa page Facebook indique qu’il « aime » celle du groupe Action Française Lyon, parmi d’autres des mêmes mouvances.
Interrogé sur ces fréquentations en ligne, Loïc Dauriac répond qu’il n’est « pas surpris » car son ami « est de nature curieuse ». Mais « il n’a pas ces idées-là ».
Pourquoi, dès lors, avoir prononcé leur cri de guerre, « Montjoie Saint-Denis », en s’en prenant au Président ? Pour M. Dauriac, il ne faut pas y voir une référence royaliste mais plutôt une allusion au film « Les Visiteurs » : en bon « médiéviste », il aurait pu tout aussi bien lancer une réplique de la série télévisée Kaamelott.
Selon lui, Damien Tarel vit de petites missions d’intérim après avoir entamé, sans les achever, des études de thanatopraxie. Ses deux associations visent à faire vivre la commune et son histoire, « assez riche avec Diane de Poitiers » (qui fut comtesse de Saint-Vallier), à « défendre la belle image de la France ». Et d’expliquer le geste du jour par des rancœurs contre un discours de M. Macron, en 2017, sur la diversité de la culture française ; par les difficultés « à joindre les deux bouts » ; par le « gros ras-le-bol » face à un Président « qui ne nous écoute pas ». « Ces gens-là, ça fait des années qu’ils n’ont pas voté », conclut M. Dauriac au sujet des mis en cause.
Passible de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende
Placé en garde à vue, Damien Tarel est passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, pour « violences ayant entraîné une incapacité de travail (ITT) inférieure ou égale à huit jours sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
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