Pour défendre les droits de la minorité musulmane ouïghoure, le footballeur français Antoine Griezmann a annoncé sur Instagram qu’il mettait « un terme immédiat à (son) partenariat » avec l’entreprise de télécommunication chinoise Huawei.
« Suite aux forts soupçons selon lesquels l’entreprise Huawei aurait contribué au développement d’une ‘alerte Ouïghour’ grâce à un logiciel de reconnaissance faciale, j’annonce que je mets un terme immédiat à mon partenariat me liant à cette société », a écrit le 10 décembre l’attaquant des Bleus, ambassadeur de la marque depuis 2017, sur son compte Instagram.
Le champion du monde 2018 appelle « Huawei à ne pas se contenter de nier ces accusations mais à engager au plus vite des actions concrètes pour condamner cette répression de masse » de la minorité ouïghoure « et user de son influence pour contribuer au respect des droits humains au sein de la société ».
Logiciels de reconnaissance faciale
Des entreprises chinoises ont été accusées par le passé d’avoir mis en place des logiciels de reconnaissance faciale permettant de repérer des personnes d’apparence ouïghoure. Encore mardi, le géant des télécoms Huawei a été montré du doigt aux États-Unis pour avoir été impliqué dans des tests d’un tel logiciel de détection, selon le cabinet de recherche IPVM, cité par le Washington Post.
Un rapport interne au groupe chinois – retiré du site internet de Huawei mais encore trouvable sur Internet – indiquait que ce logiciel de reconnaissance faciale était en phase de tests pour fournir « des alertes à la présence d’Ouïghours » et permettait de reconnaître « l’âge, le sexe, l’appartenance ethnique ».
Un million de Ouïghours persécutés en Chine
Mercredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW), basée aux États-Unis, a affirmé dans un rapport que des musulmans avaient été arrêtés dans la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest) après avoir été « signalés » par un logiciel qui repère les comportements suspects. Selon des experts étrangers, un million de Ouïghours ont été placés en détention ces dernières années dans des camps de rééducation politique.
Huawei soupçonné d’espionnage au profit de Pékin
Huawei est dans le collimateur de l’administration du président Donald Trump, qui le soupçonne d’espionnage au profit de Pékin. Le passé militaire du fondateur de l’entreprise, Ren Zhengfei, ainsi que son appartenance au Parti communiste chinois, ont alimenté les soupçons sur l’influence du régime sur le groupe.
Washington a également multiplié les pressions sur ses alliés pour qu’ils bannissent les équipements 5G de Huawei, arguant de risques en termes de cybersécurité.
Si la France n’a pas encore franchi le pas, le Royaume-Uni et la Suède sont les deux pays européens à avoir officiellement exclu l’équipementier chinois du réseau mobile de dernière génération.
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