L’édition américaine d’Epoch Times a réaffirmé sa détermination après avoir découvert que le journal était la cible d’une campagne de cyberattaques orchestrée par des hackers liés à l’État chinois.
La semaine dernière, le ministère américain de la Justice (DOJ) a inculpé douze pirates informatiques et agents des forces de l’ordre chinois pour leur implication dans ces attaques. Celles-ci visaient Epoch Times ainsi que des systèmes informatiques du gouvernement et des organisations civiles.
Sous la direction de deux officiers du ministère chinois de la Sécurité publique – tous deux inculpés par la justice américaine – ces hackers ont lancé des offensives ayant temporairement mis hors ligne le site d’Epoch Times, selon le DOJ.
Ils ont également dérobé des courriels du rédacteur en chef et du vice-président du journal. Dans le but de localiser des dissidents, ils ont identifié les adresses IP chinoises ayant accédé au site d’Epoch Times, précisent les autorités.
Samuel Zhou, vice-président senior d’Epoch Times, s’est dit peu surpris que le Parti communiste chinois (PCC) s’en prenne à son journal.
« C’est le média que le PCC redoute le plus, et il cherche donc par tous les moyens à nous réduire au silence », a-t-il déclaré.
Il a tenu à rassurer les abonnés en précisant qu’Epoch Times ne stocke aucune donnée sensible, comme les informations bancaires de ses lecteurs.
Samuel Zhou a également affirmé que les tentatives de sabotage du PCC ne détourneront pas Epoch Times de sa mission.
« Nous ne reculerons pas », a-t-il insisté. « Nous continuerons à dénoncer leurs violations des droits humains et leurs campagnes visant à déstabiliser les sociétés occidentales. »
Selon lui, Pékin considère « le mode de vie occidental comme une menace à son régime autoritaire » et cherche à le « saboter et le remodeler à son avantage ».
Il a aussi dénoncé les campagnes d’influence du régime visant à faire taire les dissidents à l’étranger.
« Nous continuerons d’exposer ces manœuvres pour remplir notre mission auprès de la société et défendre la liberté de la presse », a-t-il affirmé.
Fondé en 2000 à Atlanta par des dissidents chinois souhaitant offrir une information libre sur la Chine, Epoch Times a été parmi les premiers médias à révéler l’épidémie de SRAS, que Pékin cherchait à dissimuler. Depuis, le journal continue de mettre en lumière les violations des droits humains et d’autres sujets sensibles pour le régime chinois, notamment la persécution et le prélèvement forcé d’organes sur les pratiquants du Falun Gong.
Les attaques informatiques contre Epoch Times ne datent pas d’hier. Une attaque par déni de service massif en 2016, citée dans les documents judiciaires, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
En 2024, Epoch Times a subi à deux reprises des cyberattaques d’ampleur qui ont temporairement paralysé son site.
Le journal a également signalé d’autres tentatives de sabotage attribuées au régime chinois, comme des pressions exercées sur ses partenaires commerciaux et ses annonceurs pour qu’ils cessent toute collaboration. En Chine, des agents de la Sécurité publique ont harcelé les familles des dirigeants du journal. Aux États-Unis, des diplomates chinois ont tenté d’interférer avec son travail journalistique.
À plusieurs reprises, ces diplomates ont cherché à empêcher un reporter d’Epoch Times de couvrir des événements en présence du Premier ministre chinois de l’époque, Wen Jiabao. Ils ont notamment fait pression sur les autorités du Massachusetts pour lui refuser une accréditation. Face au refus américain, ils ont même tenté d’annuler l’événement. Un responsable américain présent sur place a déclaré que Pékin avait menacé d’annuler la visite de Wen Jiabao si le journaliste en question était autorisé à entrer.
Des documents judiciaires révèlent aussi que des diplomates chinois ont tenté de dissuader un citoyen naturalisé américain de participer à des interviews avec NTD, la chaîne partenaire d’Epoch Times.
Les bureaux d’Epoch Times à Hong Kong ont également été visés à plusieurs reprises. Dans l’un des incidents les plus marquants, des assaillants ont pénétré dans l’imprimerie et incendié des équipements pendant que des employés étaient encore sur place.
Epoch Times reste inaccessible en Chine sans l’utilisation d’un outil permettant de contourner la censure. Les premiers reporters du journal basés en Chine ont été arrêtés, et deux d’entre eux ont été condamnés à dix ans de prison.
« Tout ce que nous faisons dérange le PCC », souligne Samuel Zhou. « Ils cherchent à obtenir le maximum d’informations pour compromettre notre travail. »
Il a conclu en remerciant les lecteurs d’Epoch Times pour leur soutien indéfectible.
« La confiance de nos lecteurs est essentielle pour nous, et nous nous engageons à garantir la sécurité de leurs informations », a-t-il assuré.
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